Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer s'était rendu fin juin à Mayotte, deux mois après le lancement de l'opération Wuambushu. Cette fois, il viendra les mercredi 1er et jeudi 2 novembre, accompagné de son ministre délégué Philippe Vigier, pour parler de la crise de l'eau qui touche le 101e département français.
Les Mahorais sont en effet confrontés au pire épisode de sécheresse depuis 1997 alors que l'approvisionnement de l'île dépend largement des eaux pluviales. À cause du manque d'infrastructures et d'investissements, les 310.000 habitants vivent au rythme des restrictions d'eau depuis début septembre et de la distribution gratuite de deux litres d'eau par personne et par jour aux personnes fragiles.
Cette dernière mesure, qui concernait au départ 50.000 personnes, a été peu à peu élargie. Le gouvernement a promis mi-octobre que toute la population mahoraise en bénéficierait mi-novembre.
Les accès à l'eau, d'abord deux jours sur trois, se sont réduits début octobre à un jour sur trois et pendant 18 heures et non plus 24 heures, témoignant de la gravité de la situation.
Opération Wuambushu 2 ?
Gérald Darmanin devrait en outre faire un point sur l'opération Wuambushu déclenchée en avril dernier dans ce département pour lutter contre la délinquance, l'immigration irrégulière et l'habitat insalubre. Cette opération, qui devait durer trois mois et a été prolongée jusqu'à la fin de l'année, pourrait encore perdurer.
La semaine dernière, devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale qui l'auditionnait sur son budget, Gérald Darmanin n'avait pas écarté la possibilité d'une opération Wuambushu 2, en réponse à une question à ce sujet. Le gouvernement s'était fixé pour objectif la destruction de 1.000 bangas (nom des habitations de fortune dans les bidonvilles). Un objectif qui n'a pas encore été atteint.
Le ministre de l'Intérieur devrait revenir longuement sur la lutte contre l'immigration clandestine, dans ce département qui attire chaque année des milliers de migrants arrivés par la mer, en embarcations de fortune dites kwassa kwassa, de l'archipel voisin des Comores, de Madagascar ou de l'Afrique des Grands lacs.
D'autant qu'il défendra quelques jours plus tard son projet de loi immigration devant le Sénat.
En juin dernier, lors de son déplacement dans l'île, il avait prédit que 2023 serait "une année record" en nombre de personnes expulsées de Mayotte.