Et tout commence avant l'adolescence pour cette fille de militaire née en Martinique. C'est en collégienne qu'elle débarque en 1955 à Paris avec ses parents. Mais c'est en Nouvelle-Calédonie qu'elle obtient son baccalauréat et vit une expérience dont elle se souvient avec émotion, "J'ai été institutrice sur un village minier à Prony et c'était une expérience extraordinaire parce que là il y avait des personnes saines qui m'ont accueillie de façon simple mais vraie".
Tout s'enchaine très vite lorsqu'elle revient à Paris pour ses études supérieures, "J'habitais la cité internationale et c'est ça qui m'a formée parce que quand vous êtes à la cité internationale, c'est extraordinaire. Le monde s'offre à vous et ça vous donne une certaine ouverture d'esprit". Nous sommes à la veille de Mai 68, elle vit de près l'ébullition sociale, culturelle et politique qui règne dans le milieu estudiantin. Puis la découverte de nouveaux horizons la titille de nouveau et la voilà partie à la découverte de l'Afrique, "Nous étions des jeunes de tous les horizons qui avaient envie de participer à un renouveau".
Elle découvre ensuite l'Iran en suivant son mari en poste dans la région. Elle y donne des cours de français et visite également l'Afganistan car Gisèle Bourquin aime découvrir les autres, leurs cultures. Cette quête de l'autre ne la quitte pas et tous ces voyages la confortent dans son idée.
De retour à Paris elle monte "Femmes au-delà des mers, une association qui veut d'abord créer du lien entre les Outre-mer parce que mon expérience personnelle m'a montrée que les personnes des Outre-mer ne se connaissaient pas très bien". Dans un deuxième temps le but est de s'ouvrir au monde, de faire connaitre les cultures ultramarines à l'image de ce projet, "Mon rêve serait un musée virtuel où on ferait émerger des richesses témoins de la culture que les gens ont oubliés ou ne connaissent pas, un musée virtuel des Outre-mer".