Au Kwaku Summer Festival à Amsterdam vendredi soir, le Grand Méchant Zouk a attiré des milliers de Néerlandais. Autour de Jacob Desvarieux, co-fondateur du groupe Kassav', une quinzaine d'artistes, la crème du zouk. Seul bémol pour le public : l’absence des autres membres de Kassav'.
"C’est comme si on avait les Rolling Stones ou les Beatles, Kassav’ est un groupe légendaire." La comparaison pourrait paraître surprenante à des oreilles peu accoutumées aux rythmes du zouk, mais au Kwaku Summer Festival d’Amsterdam, tout le monde semble d’accord avec DJ Willy. Partout où il passe, le groupe antillais soulève les foules et quand son co-fondateur Jacob Desvarieux se déplace avec ses acolytes pour une nouvelle édition du Grand Méchant Zouk, les fans répondent présents, même aux Pays-Bas. "Et leurs enfants aussi sont là, eux aussi ont grandi avec cette musique!", insiste le DJ depuis la grande scène du festival où il fait tout doucement monter l’ambiance, deux heures avant l’arrivée des zoukeurs.
Le Kwaku Summer Festival s’achève ce dimanche, après un mois de célébrations de la culture surinamaise, et plus largement antillaise. Depuis début juillet, un mélange de musique, danse, nourriture et artisanat a occupé chaque week-end le parc Nelson Mandela d’Amsterdam. Emblématique d’un quartier populaire du sud-est de la capitale néerlandaise, Kwaku fête ses 43 ans en accueillant le Grand Méchant Zouk. L'idée de départ de cet événement créé en 1988 aux Antilles : rassembler sur la même scène la crème de la musique antillaise, les meilleurs musiciens et chanteurs, cette fois sans les chanteurs de Kassav'.
Regardez le reportage de France Ô :
"Tous les Caribéens aiment le zouk et tout spécialement la musique de Kassav’, explique Ivette Forster, à la tête du festival depuis 6 ans. Le zouk devient de plus en plus populaire aux Pays-Bas, on l’entend dans les musiques urbaines. Quand on écoute les artistes les plus jeunes, il y a une base de zouk dans leur musique. Ils ne connaissent peut-être pas Kassav´mais ils connaissent la musique de Kassav’!" Aujourd’hui multi-culturel, le festival Kwaku prend ses racines dans les commémorations de l’abolition de l’esclavage au Surinam.
Tous les spectateurs se font la même réflexion, le zouk a bercé leur enfance, et Kassav’ en particulier. Beaucoup ici sont nés au Surinam et ont émigré dans les années 80 ou 90. Yzanna se souvient des tours en bus du groupe à Paramaribo, il y a 30 ans. Installée à droite de la scène, elle prépare les ingrédients de son petit bar à cocktails. Même si elle travaille ce soir, elle se réjouit d’assister à un "vrai" concert de membres de Kassav’. Et en attendant les premières notes, les CDs de zouk tournent en boucle dans sa petite cabane.
Sa chanson préférée? "Zouk la sé sel médikaman nou ni", évidemment. Pourtant, comme l’immense majorité des festivaliers, Yzanna ne comprend pas les créoles des Antilles françaises. "On chante simplement ce qu’on croit comprendre", explique-t-elle dans un anglais presque parfait. Sa collègue lance presque aussitôt le titre légendaire. Impossible de retenir une petite danse.
Sur scène, les musiciens antillais sont maintenant prêts. Pendant 2 heures, Tony Chasseur, Perle Lama, Antonny Drew, Jacob Desvarieux et les autres égrainent les succès de Kassav’ et de Patrick Saint-Eloi, membre du groupe décédé en 2010. Zouké, chéché, Bizness, Réhabilitasion... Un nouvel hommage à PSE, après le concert donné au Zénith de Paris en octobre 2017. Quand vient Ou lé, le leader de Kassav' se met au micro et aussitôt, la foule exulte. Car beaucoup ici rêvaient de retrouver le groupe de leur jeunesse.
Il y a ceux, un peu déçus, qui espéraient retrouver les légendaires membres de Kassav’ : Jocelyne Béroard, Jean-Philippe Marthély, Georges Décimus et Jean-Claude Naimro. "On s’attendait à plus de vieilles chansons, le vrai Kassav’ et ça n’était pas ça!", explique une jeune femme, au terme du concert. "J’ai apprécié la musique, mais ce n’était pas le vrai Kassav’!", renchérit un soixantenaire.
Tous pourtant ont vibré sur le dernier titre de la soirée : "zouk la sé sel médikaman nou ni". "C’était fantastique, on attendait tous cette chanson. Ça me rappelle l’atmosphère des fêtes au Surinam!" Devant la scène, un jeune homme s’attarde, profitant lui aussi d’une ambiance "fantastique" : "j’ai grandi avec cette musique parce que mon père et ma mère l’écoutaient beaucoup."
Certes le Kassav’ de légende n'était pas là. Mais qu’importe, quand Jacob scande "encore" en créole à la fin du tube "zouk la sé sel médikaman nou ni", le public néerlandais du Kwaku Summer Festival en redemande.
Et tout est parti... d'un tournoi de football. Ivette Forster, à la tête du festival depuis 2012, raconte : "Au départ c'était un tournoi de football organisé pour les jeunes qui ne pouvaient pas partir en vacances. On avait garé les voitures autour du terrain et dans les coffres on vendait des sandwichs. Et quand il y a de la nourriture et de la boisson... la musique vient rapidement. Au fil du temps c'est devenu un festival !"
A l'origine, la manifestation était organisée autour du premier juillet, date de l'abolition de l'esclavage au Surinam. Un hasard qui donne aujourd'hui une portée symbolique au festival.
Le Kwaku Summer Festival s’achève ce dimanche, après un mois de célébrations de la culture surinamaise, et plus largement antillaise. Depuis début juillet, un mélange de musique, danse, nourriture et artisanat a occupé chaque week-end le parc Nelson Mandela d’Amsterdam. Emblématique d’un quartier populaire du sud-est de la capitale néerlandaise, Kwaku fête ses 43 ans en accueillant le Grand Méchant Zouk. L'idée de départ de cet événement créé en 1988 aux Antilles : rassembler sur la même scène la crème de la musique antillaise, les meilleurs musiciens et chanteurs, cette fois sans les chanteurs de Kassav'.
Regardez le reportage de France Ô :
"Tous les Caribéens aiment le zouk"
"Tous les Caribéens aiment le zouk et tout spécialement la musique de Kassav’, explique Ivette Forster, à la tête du festival depuis 6 ans. Le zouk devient de plus en plus populaire aux Pays-Bas, on l’entend dans les musiques urbaines. Quand on écoute les artistes les plus jeunes, il y a une base de zouk dans leur musique. Ils ne connaissent peut-être pas Kassav´mais ils connaissent la musique de Kassav’!" Aujourd’hui multi-culturel, le festival Kwaku prend ses racines dans les commémorations de l’abolition de l’esclavage au Surinam.
Tous les spectateurs se font la même réflexion, le zouk a bercé leur enfance, et Kassav’ en particulier. Beaucoup ici sont nés au Surinam et ont émigré dans les années 80 ou 90. Yzanna se souvient des tours en bus du groupe à Paramaribo, il y a 30 ans. Installée à droite de la scène, elle prépare les ingrédients de son petit bar à cocktails. Même si elle travaille ce soir, elle se réjouit d’assister à un "vrai" concert de membres de Kassav’. Et en attendant les premières notes, les CDs de zouk tournent en boucle dans sa petite cabane.
Sa chanson préférée? "Zouk la sé sel médikaman nou ni", évidemment. Pourtant, comme l’immense majorité des festivaliers, Yzanna ne comprend pas les créoles des Antilles françaises. "On chante simplement ce qu’on croit comprendre", explique-t-elle dans un anglais presque parfait. Sa collègue lance presque aussitôt le titre légendaire. Impossible de retenir une petite danse.
Retrouvailles avec le groupe de leur jeunesse
Sur scène, les musiciens antillais sont maintenant prêts. Pendant 2 heures, Tony Chasseur, Perle Lama, Antonny Drew, Jacob Desvarieux et les autres égrainent les succès de Kassav’ et de Patrick Saint-Eloi, membre du groupe décédé en 2010. Zouké, chéché, Bizness, Réhabilitasion... Un nouvel hommage à PSE, après le concert donné au Zénith de Paris en octobre 2017. Quand vient Ou lé, le leader de Kassav' se met au micro et aussitôt, la foule exulte. Car beaucoup ici rêvaient de retrouver le groupe de leur jeunesse.
Il y a ceux, un peu déçus, qui espéraient retrouver les légendaires membres de Kassav’ : Jocelyne Béroard, Jean-Philippe Marthély, Georges Décimus et Jean-Claude Naimro. "On s’attendait à plus de vieilles chansons, le vrai Kassav’ et ça n’était pas ça!", explique une jeune femme, au terme du concert. "J’ai apprécié la musique, mais ce n’était pas le vrai Kassav’!", renchérit un soixantenaire.
Retrouvez un extrait du concert :
Tous pourtant ont vibré sur le dernier titre de la soirée : "zouk la sé sel médikaman nou ni". "C’était fantastique, on attendait tous cette chanson. Ça me rappelle l’atmosphère des fêtes au Surinam!" Devant la scène, un jeune homme s’attarde, profitant lui aussi d’une ambiance "fantastique" : "j’ai grandi avec cette musique parce que mon père et ma mère l’écoutaient beaucoup."
Certes le Kassav’ de légende n'était pas là. Mais qu’importe, quand Jacob scande "encore" en créole à la fin du tube "zouk la sé sel médikaman nou ni", le public néerlandais du Kwaku Summer Festival en redemande.
Zoom sur le Kwaku Summer Festival
Le Kwaku Summer Festival a été créé il y a 43 ans à Amsterdam. Il attire chaque année près de 300 000 visiteurs dans un quartier populaire de la ville, qui rassemble de nombreux habitants originaires du Surinam et des Antilles néerlandaises.Et tout est parti... d'un tournoi de football. Ivette Forster, à la tête du festival depuis 2012, raconte : "Au départ c'était un tournoi de football organisé pour les jeunes qui ne pouvaient pas partir en vacances. On avait garé les voitures autour du terrain et dans les coffres on vendait des sandwichs. Et quand il y a de la nourriture et de la boisson... la musique vient rapidement. Au fil du temps c'est devenu un festival !"
A l'origine, la manifestation était organisée autour du premier juillet, date de l'abolition de l'esclavage au Surinam. Un hasard qui donne aujourd'hui une portée symbolique au festival.