Après plus d'une semaine de tensions devant l'unique usine sucrière de l'île, l'État et les collectivités ont accepté la réouverture des négociations, permettant la levée du blocage de l'usine de Gardel ce mardi, dernière de la sorte en Guadeloupe dite "continentale", où la campagne sucrière devait démarrer le 5 avril.
"Le déblocage (...) était un geste pour nos collègues qui ont commencé à couper leurs cannes", explique Willem Monrose, un des porte-parole du collectif. "On refuse de couper la canne car nous les planteurs ne nous y retrouvons pas", déplore-t-il.
Le mouvement a éclaté quelques jours après la signature, le 1er avril par les acteurs de la filière, État et collectivités, d'une convention qui fixe pour cinq ans le montant des aides publiques allouées aux industriels et planteurs et le prix de la canne achetée par les sucriers aux planteurs.
Fixé à environ 84 euros de la tonne, le nouveau prix de la canne "ne tient pas suffisamment compte de l'augmentation du coût de revient de la production", a estimé Willem Monrose.
Au moins 150 euros la tonne
M. Monrose se dit prêt, "comme d'autres", à "laisser [sa] canne sur pied". "On nous propose un chiffre d'affaires, pas de bénéfices, donc pas de rémunération", a-t-il fustigé, exigeant une revalorisation du prix de la canne à au moins 150 euros par tonne.
"Ce n'est pas satisfaisant, cette absence de rémunération pour les planteurs", a jugé Loïc Bourdy, secrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs, qui n'a pas signé la nouvelle convention canne.
"Nous ne demandons pas d'effort supplémentaire à l'État qui assure plus de 80% de la rémunération, mais bien à l'industriel", souligne Willem Monrose.
Ces nouvelles négociations pourraient durer jusqu'à juillet 2023. D'autres sujets seront également à la table des discussions, telle que l'entrée des planteurs au capital de l'usine de Gardel et la révision des aides allouées aux planteurs et aux industriels.