Le confinement ne lui a enlevé ni son sourire, ni sa joie de vivre. A Wattignies près de Lille, la Guadeloupéenne Jessica Cérival vit le confinement général avec philosophie. La lanceuse de poids en profite même pour s’adonner à sa passion du jeu vidéo.
Son rire communicatif ne l’a pas quittée. Sa bonne humeur non plus. Jessica Cérival, la lanceuse de poids numéro un en France (18 titres de championne de France au compteur) refuse de céder à la psychose : "Il faut juste respecter les consignes. Oui, c’est contraignant. Oui, je suis enfermée. Mais je ne vais pas me plaindre. Je suis seule dans un grand deux-pièces. Imaginez ceux qui se retrouvent à quatre ou cinq dans la même superficie. Et comme j’ai déjà tendance à être assez casanière…"
Peut-être que le monde imaginaire de sa chère Zelda lui permettra d’imaginer un univers plus harmonieux dans le logement social. Mais même sans l’aide de sa chère console, la solaire Jessica Cérival a toutes les armes pour réussir sa nouvelle mission. Une mission bien réelle et concrète. Donc game over interdit.
Casanière et joueuse
Depuis sa plus tendre enfance, la Guadeloupéenne a une fascination pour les jeux vidéo. Et attention, pas n’importe quels jeux. Pas les jeux en réseau par exemple. Non. Les RPG plutôt. Traduction : Rôle Playing Game. Ces jeux dans lesquels vous entrez dans la peau d’un personnage et que vous devez faire évoluer. Ainsi Jessica Cérival est-elle une grande adepte de "La légende de Zelda, Breath of the Wild" : "C’est un pur bonheur. A certains moments de la journée, je ne fais que ça. J’aime aussi beaucoup Farming Simulator. Dans ce jeu, vous êtes un fermier. Ça m’éclate alors que je ne ferais jamais ça dans la vie réelle !"JO reportés et avenir sportif en suspens
Dans la vie réelle, la "serial gameuse" a plutôt bien accueilli le report des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 : "J’ai quand même 38 ans. Donc pour moi, ce n’est pas la fin du monde. J’avais prévu d’arrêter ma carrière sportive en septembre après les Championnats d’Europe à Paris. Est-ce que je vais prolonger d’un an ? Franchement, je n’en sais rien. Je pense que mon corps décidera. Et lui seul, car j’ai de plus en plus de mal à récupérer après des séances dures d’entraînement". Surtout que Jessica Cérival est désormais pilote sociale. Aucun lien ici avec son canapé et ses manettes de jeu.La pilote sociale aux manettes à Lille
Depuis début mars, la Guadeloupéenne travaille dans un vieux quartier HLM de Lille. Elle y fait de la mise en tiroir : "Le terme peut faire sourire, je le reconnais. Dans le cadre de la rénovation d’appartements très anciens, je dois reloger momentanément les locataires dans d’autres structures, le temps des travaux. Je gère tout : les déménagements, les mises en garde-meubles, les relogements. C’est passionnant. Souvent compliqué mais passionnant. Sauf qu’évidemment avec la pandémie de coronavirus, tout est suspendu".Son rituel
Jessica Cérival l’a toujours reconnu. Lors des grandes compétitions, elle s’isole dix minutes sur sa console avant de débuter son échauffement : "C’est comme un gosse avec son doudou. C’est réconfortant. Ma petite routine à moi. Là où d’autres ont besoin de porter le même slip ou la même paire de chaussettes élimées".Peut-être que le monde imaginaire de sa chère Zelda lui permettra d’imaginer un univers plus harmonieux dans le logement social. Mais même sans l’aide de sa chère console, la solaire Jessica Cérival a toutes les armes pour réussir sa nouvelle mission. Une mission bien réelle et concrète. Donc game over interdit.