Guyana : des législatives à fort enjeu

Les élections législatives au Guyana, un enjeu majeur car ce pays, qui est un des plus pauvres d'Amérique du Sud, est censé devenir un pays riche grâce à la manne pétrolière.
Toujours basé sur des motifs communautaires le scrutin contrôlé par l'OEA, l'Organisation des Etats Américains, se voulait cependant exemplaire. Toutefois, des accusations de fraude électorale ont été lancées.

Le scrutin législatif a déjà entaché par des soupçons de fraude. Le parti du Président accuse l'opposition d'avoir fait voter des personnes non inscrites dans des quartiers qu'elle contrôle. Pourtant David Granger, le chef de l'Etat, lui-même avait vanté le sérieux des opérations électorales : "Nous allons qu'il s'agit d'un pays démocratique et qu'il est capable de mener des élections de manière efficace et crédible, conformément à la loi et à la constitution."

Pour l'instant, la commission électorale affirme que globalement, dans le pays, le scrutin s'est tenu sans incident. Et le chef des observateurs de l'OEA, souhaite que l'on proclame les résultats dès que possible, pour éviter rumeurs et  théories du complots. Des résultats toujours tardifs d'ordinaire à cause des vastes zones forestières du pays.
 

Scrutin communautaire

Fraude ou pas, si 11 partis sont en lice, le scrutin oppose en fait deux communautés. D'un côté, les Afro-guyaniens, descendants d'esclaves, généralement derrière le chef de l'Etat, qui veut conforter sa courte majorité sortante. De l'autre, l'opposition représente plutôt les Indo-guyaniens, descendants des immigrés venus d'Inde.

De part et d'autre, les électeurs semblent motivés comme Lavetta Malatt qui se félicite d’avoir voté : "Nous sommes venus, pour être sûrs d'avoir notre mot à dire."
 

Enjeu politico-économique majeur

L'enjeu est de taille. Le futur pouvoir devrait diriger un pays beaucoup plus riche qu'avant. On attend une croissance économique record de 85% cette année! La production de pétrole doit être multipliée par plus de 14 d'ici 5 ans. Mais le Guyana ne semble pas préparé. Et des opposants ont critiqué les accords passés par le gouvernement sortant avec la compagnie pétrolière Exxon.

Le récit de Bruno Sat :