"Situation générale dégradée", pénurie d'enseignants qualifiés", "prise en compte insuffisante des réalités locales": un rapport sénatorial fait un constat alarmant sur le système éducatif en Guyane, estimant qu'il y a "urgence à agir".
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Le système éducatif guyanais "se caractérise par des résultats particulièrement faibles ainsi qu'une difficulté à scolariser tous ceux qui devraient l'être", souligne dans un rapport une délégation de la commission sénatoriale de la Culture, de l'Éducation et de la Communication, composée d'Antoine Karam (Guyane), Jean-Claude Carle (Haute-Savoie) et Laurent Lafon (Val-de-Marne).
La Guyane est confrontée à une forte pression migratoire venant notamment du Brésil et du Suriname voisins.
Classée quasiment en totalité en réseau d'éducation prioritaire renforcée (REP+), avec les moyens associés à ce classement, la Guyane "pâtit toutefois d'un déficit d'attractivité auprès des enseignants, que les majorations salariales (de l'ordre de 50%) ne suffisent pas à combler", ajoute le rapport, qui constate "un recours massif aux contractuels": ceux-ci représentent 16% des effectifs dans le 1er degré, et plus d'un tiers dans le secondaire.
Pour les auteurs, "la Guyane illustre l'inadéquation de la transposition du modèle scolaire métropolitain et la nécessité de son adaptation. Les programmes et les horaires s'avèrent inadaptés et l'enseignement de la langue française s'y assimile à un enseignement comme langue étrangère (FLE) ou comme langue seconde (FLS), sans que les enseignants y soient formés", notent-ils, préconisant de "renforcer la formation des enseignants à des pédagogies adaptées comme à la connaissance des cultures et langues locales".
Ils préconisent aussi de "remédier à la pénurie d'enseignants" par des mesures d'attractivité, "d'améliorer les conditions de vie scolaire" (développer les cantines, les activités périscolaires, etc.), et de "renforcer les marges d'autonomie laissées au recteur" pour "permettre une adaptation des objectifs et des modalités de scolarisation".
48% des jeunes en grande difficulté de lecture
Ainsi, 48% des jeunes sont en grande difficulté de lecture, et 33% sortent sans diplôme du système scolaire. L'apprentissage du français en particulier est rendu "d'autant plus complexe qu'une part importante de la population n'est pas francophone. Le collège, comme le lycée, s'avèrent impuissants à compenser les insuffisances constatées", note la délégation dans ce rapport, rendu public mardi.La Guyane est confrontée à une forte pression migratoire venant notamment du Brésil et du Suriname voisins.
Fuite des cerveaux vers l'hexagone
La délégation constate que "les poursuites d'études sont peu nombreuses et contraintes par une offre de formation limitée, en particulier dans le supérieur où elle alimente une +fuite des cerveaux+ en direction de l'Hexagone".
Déficit d'enseignants
Classée quasiment en totalité en réseau d'éducation prioritaire renforcée (REP+), avec les moyens associés à ce classement, la Guyane "pâtit toutefois d'un déficit d'attractivité auprès des enseignants, que les majorations salariales (de l'ordre de 50%) ne suffisent pas à combler", ajoute le rapport, qui constate "un recours massif aux contractuels": ceux-ci représentent 16% des effectifs dans le 1er degré, et plus d'un tiers dans le secondaire.Pour les auteurs, "la Guyane illustre l'inadéquation de la transposition du modèle scolaire métropolitain et la nécessité de son adaptation. Les programmes et les horaires s'avèrent inadaptés et l'enseignement de la langue française s'y assimile à un enseignement comme langue étrangère (FLE) ou comme langue seconde (FLS), sans que les enseignants y soient formés", notent-ils, préconisant de "renforcer la formation des enseignants à des pédagogies adaptées comme à la connaissance des cultures et langues locales".
Les particularités guyanaises
Enfin, ils soulignent que le système éducatif n'est "pas adapté" pour prendre en compte certaines "particularités" du territoire: "Les distances, le plurilinguisme, l'absentéisme et la déscolarisation mais également l'insécurité et le grand nombre de grossesses précoces".Ils préconisent aussi de "remédier à la pénurie d'enseignants" par des mesures d'attractivité, "d'améliorer les conditions de vie scolaire" (développer les cantines, les activités périscolaires, etc.), et de "renforcer les marges d'autonomie laissées au recteur" pour "permettre une adaptation des objectifs et des modalités de scolarisation".