L'ancien commandant de la brigade de gendarmerie de Régina (Guyane) a été condamné jeudi à cinq ans de prison dont six mois ferme par le tribunal correctionnel de Cayenne pour "complicité d'exploitation d'une mine sans titre", "aide au séjour irrégulier" et "détournement d'objets saisis".
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Au cours de l'instruction, le gendarme aujourd'hui à la retraite, avait reconnu avoir laissé passer en 2012 sur le fleuve Approuague "contre des renseignements", selon lui, "trois pirogues" de ravitaillement de sites aurifères illégaux d'un informateur brésilien, alors qu'il commandait la brigade de Régina, à 120 km à l'Est de Cayenne. Le major Patrick Melara, 57 ans, a par contre été relaxé des faits de "corruption passive".
Le 10 janvier dernier, lors de son procès à Cayenne, Melara avait encore soutenu que sa hiérarchie était au courant et qu'il n'aurait pu décider seul de laisser passer ces pirogues. Aucun membre de la hiérarchie de la gendarmerie de l'époque n'était cité comme témoin y compris par la défense du prévenu. "Vous jouez avec la ligne et pour avoir des résultats vous la franchissez", avait glissé le président du tribunal à Patrick Melara lors de l'audience du 10 janvier.
Trois autres prévenus, tous de nationalité brésilienne, ont également été condamnés: "Tio" et sa compagne à quatre ans avec sursis et 5.000 euros d'amende pour "complicité d'activité aurifère illicite et d'aide au séjour", et une Brésilienne de 57 ans à deux ans avec sursis et 3.000 euros d'amende pour "complicité d'exploitation d'une mine sans titre".
La hiérarchie au courant?
Au moment de son interpellation en octobre 2012, le présumé informateur du major, Carlos Sales Freitas, 48 ans, surnommé "Tio", avait affirmé avoir remis "entre 4.000 et 6.000 euros" en espèces à l'officier, mais le tribunal a relaxé l'ex-gendarme des accusations de corruption passive. Au cours de l'enquête, il avait été confirmé au sein de la gendarmerie que le major obtenait de bons résultats en matière de lutte contre l'orpaillage illégal. Mais la hiérarchie de la gendarmerie avait réfuté avoir donné son aval à l'intéressé pour ces trois passages de pirogues.Le 10 janvier dernier, lors de son procès à Cayenne, Melara avait encore soutenu que sa hiérarchie était au courant et qu'il n'aurait pu décider seul de laisser passer ces pirogues. Aucun membre de la hiérarchie de la gendarmerie de l'époque n'était cité comme témoin y compris par la défense du prévenu. "Vous jouez avec la ligne et pour avoir des résultats vous la franchissez", avait glissé le président du tribunal à Patrick Melara lors de l'audience du 10 janvier.
Trois autres prévenus, tous de nationalité brésilienne, ont également été condamnés: "Tio" et sa compagne à quatre ans avec sursis et 5.000 euros d'amende pour "complicité d'activité aurifère illicite et d'aide au séjour", et une Brésilienne de 57 ans à deux ans avec sursis et 3.000 euros d'amende pour "complicité d'exploitation d'une mine sans titre".