Ancien ministre de Jacques Chirac, l'élu guyanais Léon Bertrand a été incarcéré ce lundi 17 septembre en Guyane. Il a été définitivement condamné à trois ans de prison pour "favoritisme" et "corruption passive".
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La justice n'a pas traîné. Après la décision de la cour de cassation, mercredi dernier, qui a confirmé la peine de trois ans de prison prononcée contre Léon Bertrand, l'ancien ministre a été incarcéré ce lundi 17 septembre au matin au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly. Léon Bertrand, 67 ans, avait annoncé à la suite de la décision de la cour de cassation son intention de saisir la cour européenne des Droits de l'homme, mais cette action n'étant pas suspensive, le procureur de la République en Guyane l'a convoqué ce lundi matin pour son incarcération.Léon Bertrand a été placé en détention au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly pic.twitter.com/JV6lB4L6xc
— Guyane la 1ère (@guyla1ere) September 17, 2018
L'ancien ministre de Jacques Chirac
Ancien ministre délégué au tourisme sous Jacques Chirac, Léon Bertrand avait annoncé à la suite de la décision de la cour de cassation qu'il mettait un terme à sa vie politique, tous en continuant de clamer son innocence. Il était maire de Saint-Laurent du Maroni depuis 35 ans.Je ne vais pas faire des campagnes à 70 ans. Je respecte cette décision, je ne vais pas m'enfuir au Suriname. Cette conférence de presse marque la fin de ma vie d'homme politique.
- Léon Bertrand, le 13 septembre 2018
Pots de vin
Mercredi 12 septembre, la Cour de cassation l'a condamné définitivement dans l'affaire de pots-de-vin et marchés truqués de la Communauté de communes de l'Ouest guyanais (CCOG), à une peine de trois ans de prison, 80.000 euros d'amende et trois ans de privation de droits civiques, civils et de famille, confirmant ainsi la condamnation prononcé par la Cour d'appel de Basse-Terre (Guadeloupe) le 7 mars 2017.La culpabilité de Léon Bertrand pour "favoritisme" et "corruption passive" dans ce dossier avait déjà été jugée définitive le 12 juillet 2016 par la Cour de cassation qui avait alors uniquement demandé à une autre Cour d'appel de mieux motiver les peines, cassant partiellement un arrêt de la Cour de Fort-de-France. Léon Bertrand s'était ensuite une seconde fois pourvu en cassation.
Il a été condamné pour des faits commis en 2003 et 2004, à l'époque où il était au gouvernement. Dans cette affaire, toutes les instances de jugement ont considéré que plusieurs de ses proches récupéraient des enveloppes auprès de chefs d'entreprises de Guyane pour le financement de ses campagnes électorales et l'amélioration du train de vie des protagonistes.