Des femmes accouchant avant terme et les nouveau-nés prématurés de Guyane sont actuellement évacués vers les Antilles car ils ne peuvent pas être pris en charge par l'hôpital de Cayenne, à cause d'un manque de personnel, selon des sources médicales.
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Cinq femmes enceintes et quatre grands prématurés suivis par le centre hospitalier ont ainsi été évacués depuis la fin juin, selon la direction de l'hôpital à l'AFP. Ces transferts interviennent depuis cette date à cause de l'impossibilité du service de réanimation néonatale d'accueillir toutes les patientes.
Pour y remédier, "des transferts sont organisés sur les Antilles et concerne des transferts in-utéro (après accord de la future parturiente) et des bébés", a ajouté la direction. "Tous les jours, il y a une réunion de crise", selon un médecin sous couvert d'anonymat.
Selon un autre médecin, ces défections s'expliquent par "trois ans de surmenage et de sous-effectifs. On travaille un nombre d'heures au-delà du raisonnable, sous restrictions budgétaires. L'équipe est très méritante et travaille 6 jours sur 7, à raison de 70 heures par semaine. Donc, au bout d'un moment ça craque". La direction a de son côté justifié les absences par des "congés annuels plus des arrêts maladies".
Au cours du conflit social qui a paralysé la Guyane en mars-avril dernier, les équipes hospitalières ont subi la colère populaire. Les carences du système de santé, au rang desquels les maladies contractées lors d'une hospitalisation, figuraient parmi les principales récriminations de la population.
Pour y remédier, "des transferts sont organisés sur les Antilles et concerne des transferts in-utéro (après accord de la future parturiente) et des bébés", a ajouté la direction. "Tous les jours, il y a une réunion de crise", selon un médecin sous couvert d'anonymat.
"Surmenage et sous-effectifs"
Depuis le 30 juin, des médecins de l'hôpital de Cayenne et des médecins réservistes du CORRUSS (Centre opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires et sociales) sont mobilisés car la moitié, voire plus, de la dizaine de praticiens du service ne sont pas à leur poste.Selon un autre médecin, ces défections s'expliquent par "trois ans de surmenage et de sous-effectifs. On travaille un nombre d'heures au-delà du raisonnable, sous restrictions budgétaires. L'équipe est très méritante et travaille 6 jours sur 7, à raison de 70 heures par semaine. Donc, au bout d'un moment ça craque". La direction a de son côté justifié les absences par des "congés annuels plus des arrêts maladies".
Enquête
Ce dysfonctionnement coïncide avec l'ouverture d'une enquête par le parquet de Cayenne, suite aux décès survenus dans ce service hospitalier en juillet-août 2016 de cinq grands prématurés "des suites d'une infection nosocomiale", avait alors indiqué l'ARS (Agence régionale de santé), précisant que "le staphylocoque doré est un germe très banal, surtout en milieu tropical".Au cours du conflit social qui a paralysé la Guyane en mars-avril dernier, les équipes hospitalières ont subi la colère populaire. Les carences du système de santé, au rang desquels les maladies contractées lors d'une hospitalisation, figuraient parmi les principales récriminations de la population.