Scepticisme et inquiétude
Mais le projet compte de nombreux détracteurs qui s'inquiètent notamment des conséquences pour l'environnement. Un collectif baptisé "Or de question" a notamment lancé en mars 2017 une pétition en ligne pour réclamer l'abandon du projet. La pétition a rassemblé à ce jour (25 août) plus de 180.000 signatures. Ce collectif est également très actif sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, 13 chefs coutumiers de Guyane ont déclaré leur opposition au projet, expliquant ceci :
Au nom de l'économie, vous êtes prêts à écraser une nouvelle génération.
"Montagne d'or" tente de réagir
Très critiqué sur les réseaux sociaux, le consortium russo-canadien affirme qu'il est porté par "une approche socio-économique et environnementale responsable". Il tente de réagir sur le terrain de la communication. Le 23 août, un compte Twitter a été créé mais il ne compte à ce jour que... deux abonnés. Il promet un "échange" sur le projet.Bienvenue sur notre compte Twitter officiel et à bientôt pour échanger autour du projet.
— Montagne d'Or (@MOGuyane) 23 août 2017
Offensive médiatique nettement plus visible, "Montagne d'or" a choisi de sponsoriser une équipe qui participe en ce moment au très populaire tour cycliste de Guyane, l'ASCG (Association Sportive et Culturelle de Guyane). Preuve que les promoteurs de "Montagne d'or" tentent de pacifier et populariser l'image du projet dans le département.
Quelle position pour le gouvernement ?
Pour l'instant, le gouvernement ne s'est pas prononcé sur ce projet qui suscite les passions. Une note interministérielle de février 2016 que s'est procurée l'Agence France Presse, qualifie le projet ainsi : "Hors norme par ses aspects économiques, les empreintes spatiale et écologique sont de dimensions inconnues en France".
Lorsqu'il était encore ministre de l'Economie, Emmanuel Macron s'était déplacé en Guyane en août 2015 et s'était déclaré plutot favorable au projet, estimant que "L'économie doit avancer car c'est l'avenir de ce territoire qui est en jeu". Cette déclaration avait à l'époque provoqué un couac gouvernemental. La ministre de l'écologie Ségolène Royal avait publiquement contredit son collègue de l'économie, expliquant que ses propos "n'engageait que lui".