"Trois incidents"
Un communiqué commun que l'AFP s'est procuré, daté du 8 mars, paraphé par l'ambassadeur de France à Paramaribo pour le ministre français des Affaires étrangères et par le ministère des Affaires étrangères du Suriname fait état de "trois incidents". Ils ont eu lieu sur le fleuve à l'occasion d'opération Harpie de lutte contre l'activité aurifère illégale: le 25 septembre, le 23 octobre et le 27 février.Dans les trois cas, les militaires et gendarmes de Guyane ont procédé à la destruction de matériel d'orpailleurs illégaux le long du fleuve Maroni.
Le dernier en date, le 27 février, a précipité la décision de suspension des patrouilles conjointes par les autorités du Suriname où des élections présidentielles sont prévues en 2020. Ce jour-là, un camp d'orpailleurs a été détruit par les forces armées de Guyane sur l'îlot Akoti Kampou, dit-on du côté français. Mais le Suriname affirme que les faits se sont déroulés sur son territoire, à 10 km de là.
Le ministre surinamais a annoncé la suspension de la coopération le 1er mars après une note de protestation à l'ambassade. Antoine Joly plaide une méprise.
Après l'opération de saisie-destruction, les données GPS fournies le lendemain par la France à la demande du Suriname ne correspondaient pas au lieu des destructions de matériel, d'où la confusion - Antoine Joly, ambassadeur de France à Paramaribo
Selon l'ambassadeur, les coordonnées fournies aux autorités surinamaises correspondraient à une position au Suriname de la patrouille militaire conjointe le lendemain de l'opération de saisie-destruction et à 10 km de celle-ci, a-t-il assuré jeudi à l'AFP.
Mais les destructions ont eu lieu sur l'île d'Akoti Kampou (...) Cette île est un territoire français qui ne fait l'objet d'aucun différend, soutient-il.
Une source au sein des forces armées de Guyane (FAG) interrogée par l'AFP donne une version différente.
On était côté surinamais mais les GPS de tout le monde sur place indiquaient qu'on était côté français. Il y a eu un couac au niveau des positions GPS. En revanche, le 25 septembre et le 23 octobre 2018, on était côté français.
Regardez le reportage de Guyane la1ère signé Jocelyne Helgoualch et Franck Fernandes