Touché de plein fouet par un mois de blocage de l'économie, le secteur du tourisme en Guyane pâtit de la mauvaise image récurrente de ce département, qui possède pourtant de formidables atouts.
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Avec un territoire recouvert dans sa quasi-totalité par une forêt amazonienne propice à la découverte de la biodiversité, une culture riche de son métissage et un centre spatial de haute technologie, la Guyane aurait pu, à l'instar du Costa-Rica, attirer des cohortes de touristes.
Mais avec environ 100.000 visiteurs annuels (101.000 en 2015, 93.000 en 2016), essentiellement venus d'Europe, la Guyane est loin des chiffres de certains pays voisins. Son tourisme est surtout d'affaires (48%), en lien avec l'activité spatiale, et affinitaire (33%), lié aux nombreux fonctionnaires (gendarmes, professeurs, etc...) qui viennent assurer quelques années de service sur le territoire.
"Pour le secteur hôtelier, déserté par le tourisme d'affaire, c'est la catastrophe. On va avoir de gros problèmes pour s'en sortir", note Richard Gabriel, président de la CCI de Guyane. Très pessimiste, il estime que "le tourisme ne marche pas" en Guyane, car il "est trop cher et manque de main d'oeuvre qualifiée". Pour Jean-Louis Antoine, de l'agence de voyage JAL, à Cayenne, le conflit social a été synonyme d'arrêt complet de l'activité. "Tout le monde a annulé, le mois d'avril a été complètement gâché", dit l'opérateur qui organise des circuits d'éco-tourisme, avec hébergement sur des lodges flottants, dans les marais de Kaw, à l'est de la Guyane.
"En termes d'image, on a reculé de 10 ans", analyse Thomas Saunier, président de la Compagnie des guides de Guyane. "Elle n'était déjà pas terrible, à cause de l'orpaillage et de l'insécurité", déplore-t-il. Une mauvaise image "assez ancienne", qui remonte à l'échec de "l'expédition de Kourou" en 1763, lorsque trois quarts des 12.000 colons envoyés en Guyane y meurent, notamment de maladie, et "à 100 ans de bagne", note Sonia Cippe, de l'antenne parisienne du Comité du tourisme de Guyane (CTG).
Le CTG essaye de "retravailler l'identité" de la Guyane et prépare de nouvelles campagnes de communication, explique Sonia Cippe. "On a une très belle forêt, de nombreux fleuves, sept réserves naturelles protégées, comme celle de la Mana, où l'on peut voir la ponte des tortues marines, une biodiversité extrêmement riche", décrit-elle, sans compter "une culture métissée" et les possibilités d'hébergement chez l'habitant, "à la rencontre des populations amérindiennes, bushinengues, créoles, etc..".
Mais pour attirer les touristes, insiste Jean-Louis Antoine, "il faut supprimer l'obligation de vaccin contre la fièvre jaune", qui "donne un image négative" et "n'est exigé qu'en Guyane" dans toute l'Amérique du Sud.
Mais avec environ 100.000 visiteurs annuels (101.000 en 2015, 93.000 en 2016), essentiellement venus d'Europe, la Guyane est loin des chiffres de certains pays voisins. Son tourisme est surtout d'affaires (48%), en lien avec l'activité spatiale, et affinitaire (33%), lié aux nombreux fonctionnaires (gendarmes, professeurs, etc...) qui viennent assurer quelques années de service sur le territoire.
Pessimisme
Et le mouvement social qui a paralysé le territoire pendant plus d'un mois pour réclamer un rattrapage économique et social avec la métropole, va pénaliser encore le secteur, déplorent les professionnels. Selon une enquête de conjoncture du Comité de tourisme de Guyane (CTG), 86% des professionnels du tourisme ont constaté durant le conflit "une baisse importante de la fréquentation" et plus de la moitié ont enregistré "des commandes bien inférieures à la normale"."Pour le secteur hôtelier, déserté par le tourisme d'affaire, c'est la catastrophe. On va avoir de gros problèmes pour s'en sortir", note Richard Gabriel, président de la CCI de Guyane. Très pessimiste, il estime que "le tourisme ne marche pas" en Guyane, car il "est trop cher et manque de main d'oeuvre qualifiée". Pour Jean-Louis Antoine, de l'agence de voyage JAL, à Cayenne, le conflit social a été synonyme d'arrêt complet de l'activité. "Tout le monde a annulé, le mois d'avril a été complètement gâché", dit l'opérateur qui organise des circuits d'éco-tourisme, avec hébergement sur des lodges flottants, dans les marais de Kaw, à l'est de la Guyane.
Mauvaise image
Même constat pour Bruno Levessier, guide à Cacao, un village hmong au sud de Cayenne. Avec la suppression des vols directs entre Paris et Cayenne durant le conflit, "les groupes de touristes ont annulé", tout comme les locaux, empêchés de se déplacer par les barrages. "Cela aura des conséquences à long terme, car les fonctionnaires qui vivent en Guyane vont préférer aller en vacances en Europe et n'accueilleront pas leur famille cet été", craint-il, d'autant plus inquiet qu'il a entendu parler de "difficultés de recrutement des prochains fonctionnaires qui doivent arriver en septembre"."En termes d'image, on a reculé de 10 ans", analyse Thomas Saunier, président de la Compagnie des guides de Guyane. "Elle n'était déjà pas terrible, à cause de l'orpaillage et de l'insécurité", déplore-t-il. Une mauvaise image "assez ancienne", qui remonte à l'échec de "l'expédition de Kourou" en 1763, lorsque trois quarts des 12.000 colons envoyés en Guyane y meurent, notamment de maladie, et "à 100 ans de bagne", note Sonia Cippe, de l'antenne parisienne du Comité du tourisme de Guyane (CTG).
"Retravailler l'identité"
"La Guyane a toujours eu du mal à se vendre", reconnaît Olivier Pollet, de l'agence de voyage Excursia. "C'est parfois compliqué de trouver des prestataires, il faudrait une vraie politique d'investissement", insiste-t-il. "Même s'il n'y a pas l'attrait du balnéaire, il y a la place pour un tourisme de nature".Le CTG essaye de "retravailler l'identité" de la Guyane et prépare de nouvelles campagnes de communication, explique Sonia Cippe. "On a une très belle forêt, de nombreux fleuves, sept réserves naturelles protégées, comme celle de la Mana, où l'on peut voir la ponte des tortues marines, une biodiversité extrêmement riche", décrit-elle, sans compter "une culture métissée" et les possibilités d'hébergement chez l'habitant, "à la rencontre des populations amérindiennes, bushinengues, créoles, etc..".
Mais pour attirer les touristes, insiste Jean-Louis Antoine, "il faut supprimer l'obligation de vaccin contre la fièvre jaune", qui "donne un image négative" et "n'est exigé qu'en Guyane" dans toute l'Amérique du Sud.