Guyane : les trois militaires morts ont été "victimes d'émanations toxiques" selon la ministre des Armées

Florence Parly, ministre de la Défense
Trois militaires sont morts accidentellement et un autre a été grièvement blessé mercredi dans une opération contre l'orpaillage clandestin en Guyane,
a indiqué la ministre des Armées, Florence Parly.
 
"J'ai appris cette nuit avec beaucoup de tristesse la mort accidentelle de trois militaires français lors d'une mission dans le cadre de l'opération Harpie de lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane", a indiqué Mme Parly.
 

Emanations toxiques

"Alors que les militaires s'apprêtaient à disposer des charges explosives pour détruire les installations souterraines des orpailleurs, huit d'entre-eux ont été victimes d'émanations toxiques au fond d'une galerie. Immédiatement évacués et pris en charge par les premiers secours, trois militaires sont décédés", a-t-elle précisé dans le communiqué.
 

Hospitalisation de cinq autres militaires

"Les cinq autres ont été évacués à Cayenne où ils ont été hospitalisés. L'un d'entre eux est dans un état grave", ajoute le texte. Le procureur adjoint de Cayenne, Jean-Claude Belot, avait confirmé à l'AFP mercredi soir (jeudi heure de Paris) une information du média local Guyane la 1ère faisant état de la mort de trois militaires. M. Belot avait donné pour "certaine" la cause accidentelle.
 

Saint-Jean/Abounami

La zone du drame est une zone forestière isolée du sud-ouest guyanais, dans le secteur "Saint-Jean/Abounami", selon le parquet, sans voie terrestre vers le littoral et sans réseau téléphonique. Ce secteur se situe au sein du Parc amazonien de Guyane, vaste espace protégé, où les chiffres disponibles montrent une forte présence de sites aurifères illégaux.
 

Militaires de Besançon

Les trois militaires morts en Guyane venaient du 19ème Régiment du Génie de Besançon. Il s'agit du sergent-chef Edgar Roellinger, du caporal-chef de 1ère classe Cédric Guyot et du caporal-chef Mickaël Vandeville. "Toutes mes pensées vont à leur famille et leurs proches ainsi qu'à leurs camarades du 19eRG", a déclaré à France 3 le Chef d'État-Major des armées de Terre, le Général Jean-Pierre Bosser. 
Les trois hommes appartenaient au 19ème régiment du Génie de Besançon


Augmentation des sites illégaux

Selon la dernière mission de survol du parc, effectuées sur plusieurs jours fin janvier dernier, 132 sites aurifères illégaux y avaient été identifiés (123 sites alluvionnaires et 9 sites d'extractions d'or primaires avec puits) soit dix de plus que fin août 2018, lors de la précédente mission aérienne. Il s'agit de l'un des chiffres les plus élevés de ces onze dernières années.


Des militaires tués en mission

Ce n'est pas la première fois que des militaires meurent dans le cadre de l'opération Harpie. En 2012, deux militaires du 9e régiment d'infanterie de marine (Rima) ont été tués par des orpailleurs clandestins pendant une opération à Dorlin (sud-ouest).

En décembre 2017, un soldat qui regagnait en pirogue sa base de Saint-Jean-du-Maroni au terme d'une mission contre l'orpaillage illégal, avait été tué par un tir de sa propre arme. Et en août 2018, un militaire du 3e régiment étranger d'infanterie (REI) est décédé et treize autres ont été blessés, lors d'un accident de la route. 
 

Réaction de Gabriel Serville

Le député Gabriel Serville "adresse ses sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu'à leurs collègues". Le député de la Guyane demande la "création d'une commission d'enquête parlementaire" sur les opérations Harpie afin notamment de "préserver l'intégrité et la vie de ceux qui sont chargés de combattre ce phénomène" de l'orpaillage clandestin. 

Communiqué de Gabriel Serville

   

►Journal de 19h30 de Guyane la 1ère mercredi 17 juillet :