Les personnes incarcérées en Haïti subissent des "violations quotidiennes" de leurs droits à cause, surtout, de la surpopulation générée par des détentions préventives prolongées, a dénoncé jeudi Gustavo Gallon, expert indépendant des Nations unies en matière de droits de l'homme.
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"En tenant compte de la surface acceptable pour l'ONU, à savoir 4,5 m2 par détenu, le taux de surpopulation atteint 644%", a estimé M. Gallon lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince, invitant "les juges et fonctionnaires de justice, ainsi que toute la population" à se rendre dans les prisons "pour constater de près l'ignominie" des conditions d'incarcération.
"La capacité des prisons en Haïti ne permet l'hébergement que de 1.600 détenus", a-t-il relevé, précisant qu'au 31 décembre 2016, le pays en comptait 10.538. Dans la prison de la capitale, la plus grande d'Haïti, la surpopulation est telle que les détenus n'ont que 0,35 m2 chacun.
Cette surpopulation découle de la lenteur de la justice, gangrenée par la corruption, qui provoque une prolongation illégale de la détention préventive. La limite légale est de trois mois maximum. "Au pénitencier national de Port-au-Prince, la situation s'est aggravée dramatiquement : la durée moyenne de détention provisoire est passée de 624 jours à 1.100 jours, soit 3 ans, selon une étude faite par la Minustah (mission de l'ONU en Haïti, NDLR) en décembre 2016", a relevé l'avocat colombien, nommé expert indépendant pour les droits humains en Haïti en août 2013.
"Au rythme actuel, les projections pour l'ensemble de l'année 2017 donnent un total de 229 prisonniers morts en prison, soit un taux de mortalité annuel de 21,8 pour 1.000", a-t-il prévenu.
"La capacité des prisons en Haïti ne permet l'hébergement que de 1.600 détenus", a-t-il relevé, précisant qu'au 31 décembre 2016, le pays en comptait 10.538. Dans la prison de la capitale, la plus grande d'Haïti, la surpopulation est telle que les détenus n'ont que 0,35 m2 chacun.
Surpopulation
Ce n'est "même pas l'espace pour qu'ils tiennent tous debout en cellule", a témoigné Florence Elie, à la tête de l'Office de protection du citoyen et l'une des rares à dénoncer ces conditions d'incarcération.Cette surpopulation découle de la lenteur de la justice, gangrenée par la corruption, qui provoque une prolongation illégale de la détention préventive. La limite légale est de trois mois maximum. "Au pénitencier national de Port-au-Prince, la situation s'est aggravée dramatiquement : la durée moyenne de détention provisoire est passée de 624 jours à 1.100 jours, soit 3 ans, selon une étude faite par la Minustah (mission de l'ONU en Haïti, NDLR) en décembre 2016", a relevé l'avocat colombien, nommé expert indépendant pour les droits humains en Haïti en août 2013.
Pas de soins appropriés
A l'occasion de sa huitième visite en Haïti, il a regretté le fait que plus de 70% des personnes incarcérées étaient en attente de jugement depuis plusieurs mois, voire des années. Outre cette violation de leur droit à un procès, les détenus ont pâti d'une grève des hôpitaux publics de plusieurs mois en 2016. Faute de soins appropriés, des dizaines d'entre eux sont morts derrière les barreaux et la situation reste préoccupante, a relevé M. Gallon, sans donner de chiffre précis."Au rythme actuel, les projections pour l'ensemble de l'année 2017 donnent un total de 229 prisonniers morts en prison, soit un taux de mortalité annuel de 21,8 pour 1.000", a-t-il prévenu.