Haïti : investissement du Fonds international de développement de l'agriculture de 76,8 millions de dollars

La ville de Gonaïves, à 150 kilomètres au nord de la capitale en Haïti.
Le Fonds international de développement de l'agriculture (Fida), institution des Nations-Unies basée à Rome, va financer un programme de développement agricole en Haïti portant sur 76,8 millions de dollars, dont plus de 10 millions consacrés à l'agroforesterie, a annoncé le Fida jeudi.
Ce programme doit aider Haïti qui vient de subir une vague de violences et a du mal à faire face aux conséquences des dommages créés par l'ouragan Matthew en octobre 2016, à "restaurer la productivité agricole dans les zones les plus touchées", a indiqué le Fida dans un communiqué.
Le programme PITAG (Programme d'innovation technologique en agriculture et agroforesterie) du Fida déjà lancé avec le soutien de la banque Interaméricaine pour le développement notamment, va être étendu à huit communes du sud gravement endommagées lors du passage de l'ouragan.
           

38.000 sinistrés

"La population rurale à Haïti souffre d'un cercle vicieux composé de productivité agricole faible, de dégradation environnementale élevée et d'alimentation pauvre", a souligné Lars Anwandter, directeur du programme du Fida à Haïti. "Le projet prévoit de casser ce cycle et d'aider les familles de petits producteurs à retrouver une productivité, la sécurité alimentaire, et améliorer leurs revenus" a-t-il ajouté. Au total, quelque 76,8 millions de dollars seront investis pour améliorer la vie des petits paysans haïtiens, quelque 65.000 ménages haïtiens étant ciblés.

Actuellement Haïti ne produit que 45% de la nourriture dont le pays a besoin pour nourrir sa population. Huit ans après le séisme qui a tué plus de 200.000 personnes et ravagé l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, plus de 38.000 sinistrés vivaient encore dans des camps de fortune début 2018. Par ailleurs, un an après le passage de l'ouragan Matthew sur le sud, plus d'un million de citoyens ont toujours besoin d'assistance, estiment les ONG.
 

Vague de violence

Haïti a été marquée par une vague de violence soudaine déclenchée le 6 juillet par une tentative du gouvernement d'augmenter les prix des carburants, qui a débouché sur la démission du Premier ministre Jack-Guy Lafontant. Les principales villes et routes d'Haïti ont été hérissées de barricades, qui ont paralysé toute activité. La violence a été la plus vive dans Port-au-Prince, proie d'incendies volontaires et de pillages durant le week-end. Au moins quatre personnes ont été tuées.
           
Le 15 juillet, le président haïtien Jovenel Moïse a annoncé que son nouveau gouvernement serait "inclusif" pour "soulager la misère", "développer l'agriculture, l'énergie et les infrastructures à travers le pays".