Haïti: la composition du gouvernement révélée

Jocelerme Privert, président provisoire d'Haïti
Vingt-deux jours après son élection comme président provisoire de la République d'Haïti, Jocelerme Privert a rendu publique mardi la liste de son gouvernement de 15 membres qui a pour mission d'organiser les élections dans le pays, en pleine crise politique.
Fritz-Alphonse Jean devient à la fois Premier ministre et ministre de l'Intérieur, des Collectivités territoriales et de la Défense nationale. Ericq Pierre a été nommé ministre des Affaires étrangères et Yves Romain Bastien ministre de l'Economie et des Finances.
 

Déjà une forte opposition

Le nouveau Premier ministre, qui est un ancien gouverneur de la banque centrale, doit se présenter cette semaine avec les membres du gouvernement devant le Parlement pour le vote de sa politique générale mais il fait face à une forte opposition.

Les neuf sénateurs sur 23 qui constituent le bloc minoritaire au Sénat et le bloc majoritaire à la Chambre des députés fort d'une cinquantaine de membres ont déjà annoncé qu'ils n'allaient pas voter la politique générale du nouveau gouvernement. Ce qui pourrait compliquer davantage la crise politique.
 

Un nouveau président d'ici le 14 mai

Jocelerme Privert et le nouveau gouvernement disposent de moins de 90 jours pour organiser le second tour de l'élection présidentielle, des élections législatives partielles et des élections locales.
Selon l'accord de sortie de crise signé le 6 février entre l'ancien président Michel Martelly et M. Privert, alors président de l'Assemblée nationale, un nouveau président élu doit entrer en fonction d'ici au 14 mai 2016.
 
Avec un mandat limité à 120 jours, Jocelerme Privert a donc pour responsabilité d'achever le processus électoral interrompu en janvier.
 
 

La date du second tour déjà compromise

En raison des contestations de l'opposition, le second tour de la présidentielle avait été reporté sine die, empêchant le président Michel Martelly de remettre, à la fin de son mandat le 7 février, le pouvoir à un successeur élu au suffrage universel.
 
Un accord, signé la veille de ce départ, a donné au Parlement la responsabilité d'élire un président intérimaire pour combler le vide institutionnel.
Le 15 février, députés et sénateurs ont placé Jocelerme Privert à la tête de l'Etat.
Cet accord prévoit aussi la tenue du second tour du scrutin présidentiel au 24 avril, mais le respect de cette échéance paraît déjà plutôt compromis.