Nicolas Karabatic en tribunes, un symbole pour permettre à un nouveau bleu de démarrer son tournoi : Thibaut Briet, le Nantais. Guillaume Gilles voulait continuer à faire tourner son monde et hier soir on a aussi vu Aymeric Minne alterner en meneur avec Romain Lagarde, et Melvyn Richardson est sortir de sa boîte avec 4 buts au total.
C’est une équipe de France sérieuse et tranquille qui va dérouler son jeu en première période pour mener de 7 buts à la pause (18/11). Les ingrédients ? Une bonne défense comme toujours et des artilleurs qui ont réglé tout de suite la mire en attaque. Dika Mem bien sûr mais aussi Melvyn Richardson qui score deux fois durant ces trente premières minutes avec la puissance de son bras gauche.
Joël Abati notre consultant n’a pas manqué le début de ces jeunes pousses bleues, et adhère à la façon de faire de Guillaume Gilles : "C’est intéressant de voir ces jeunes joueurs, c'est surtout surprenant avec Briet qui n’a pas les étapes de sélections jeunes, mais il a fait un vrai travail en amont. C’est une bonne image. Ça donne beaucoup d’espoirs à de jeunes joueurs, il faut les mettre dans le bain, il faut tout de suite leur donner du temps de jeu".
Benoît Kounkoud en double efficacité
Benoît Kounkoud va justifier sa place de défenseur excentré, en chipant un premier ballon devant l’attaque ukrainienne à la 35ème minute pour aller marquer dans le but vide. Pas encore spectaculaire à la Jackson, sans pirouette au moment du tir, mais efficace.
Mais surtout le Réunionnais de la Source va continuer à se montrer un vrai poison dans son jeu défensif en position avancée dans une zone 1/5, un peu comme l’était le grand Jackson de la belle époque des "Bronzés". Plusieurs ballons interceptés, deux buts, une belle variation de ses attaques en profondeur payante. Une option qu’il sera intéressant de poursuivre. Plus loin dans cet Euro, elle pourrait s’avérer une belle arme de contre pour les Bleus.
Wesley Pardin le solide rempart
En deuxième période Wesley Pardin rentre. Le Martiniquais va mettre un peu de temps à se mettre en route. Mais très vite il va sortir deux arrêts en deux minutes, le mettant totalement dans le match. Le Lamentinois va arrêter encore cinq autres tirs en seconde période dont un missile contré de Minotsky, le prenant à contre-pied, mais tel un chat il réussit une parade exceptionnelle. Sept arrêts, autant que Vincent Gérard, contrat rempli pour Wesley qui prend le temps de l'analyse :
" Je me suis senti bien car je m'étais preparé à jouer. On a eu des tirs faciles grâce à notre défense, donc ça m'aide à être bien dans les buts. Comme on les a rapidement calmé donc c'était beaucoup plus facile de prendre le dessus sur eux.
Sur le contrepied je pousse pour aller arrêter la balle et ça a réussi, l'image de cette action est chouette, je me suis senti au top. J'ai retrouvé mon instinct de guerrier .
Il faut remercier avant tout l'équipe, moi je suis juste là pour faire le job ".
C'est vrai qu'on a revu des attitudes sur le terrain qui ne trompent pas de la part du gardien Martiniquais d'Aix-en-Provence. Lui-même prend un peu de recul sur tout cela avec sa voix posée, au lendemain de cette victoire :
" Par rapport à la hiérarchie, Vincent Gérard est sur une autre planète, il n'y a pas de questions à poser. Ca été clair dès le début du rassemblement, et en équipe de France c'est important d'avoir une hiérarchie à tous les postes, gardien y compris aussi.
Je dois répondre présent pour faire souffler Vincent, je suis numéro deux. On a une relation saine et complémentaire, il m'aide beaucoup sur mon placement, et j'apprécie, c'est lui le patron.
Tous les joueurs m'encouragent et je le ressens, ça m'évite de douter. De Niko Karabatic à Carl Conan mon copain de club, que ce soit celui qui joue une minute ou une heure, on a un vrai état d'esprit entre nous ".
Je travaille tous les jours et je commence vraiment à ressentir plein de petits gestes ou d'attitudes que j'avais perdu. Ca fait plaisir de me retrouver moi-même et d aider l'équipe en faisant des arrêts.
Wesley Pardin n'oubliera pas de rajouter quelques remerciements importants pour lui :
" Je remercie mes supporters ultramarins, qui m'envoient des messages directs depuis le début du tournoi, c'est pour moi toujours une fierté de voir qu'à plus de 8000 km il y a des gens qui me suivent et m'encouragent malgré tout. On est une communauté solidaire malgré tout ce qui se passe.
Je tiens à remercier aussi le staff de l’équipe de France qui m’a accompagné tout au long de ma rééducation, et aussi mon préparateur d’Aix qui m’a canalisé et su me donner la patience, Slavisa Djukanovic. Sans eux je ne serai pas là".
Un travail à bien finir face aux Serbes
En fin de match le magnifique Kung Fu entre Aymeric Minne et Melvyn Richardson montre la confiance qui habite les bleus. Richardson, auteur de quatre buts dans ce match, a retrouvé un long temps de jeu, plus de vingt minutes c’est un bon signe pour les bleus.
Mais ces derniers ne sont pas complètement qualifiés pour le tour principal. Il faudrait néanmoins un concours de circonstance très défavorable, seule une défaite face aux Serbes de plus de six buts éliminerait les bleus.
Des Serbes qui sont tombés dans le piège de leurs voisins Croates hier soir, vainqueurs 23/20 dans une ambiance de corrida. Les coéquipiers de Lucas Cindric, le génial meneur de Barcelone, remis du Covid, se relancent dans la course à la qualification, à condition de battre l’Ukraine lundi soir.
Un nul à minima qualifierait l’équipe de France, qui jouera après le match des Croates et qui saura quoi faire. Mais autant penser simplement à une victoire sans faire de calcul d’apothicaires.