Les bleus sont en quarts de finale du Mondial. La victoire éclatante, dimanche contre le Portugal 32/23, laisse entrevoir une belle fin de mondial. Homogène et talentueuse l’équipe de France peut rêver, Melvyn Richardson le premier. Mercredi ce sera face à la Hongrie ou l’Espagne.
Cela faisait très longtemps que les bleus n’avaient fait une pareille entame. Sérieux, appliqués, et lançant systématiquement à l’assaut leurs deux fusées de la base arrière, Timothey N’Guessan et Dika Mem, les bleus passent très vite à plus 4 pendant les vingt premières minutes.
Les Portugais ont de la ressource et un peu de fierté, avec deux pépites dans leurs rangs, André Gomes et sa coupe de cheveux à la Mickey qu’on remarque aux 9 mètres, et le tout jeune Miguel Martins, que beaucoup de clubs européens s’arrachent. Ils ont pu faire recoller les leurs deux fois à un but, donner un semblant de suspens au match, mais vont subir la tornade bleue comme les autres par la suite.
Mem et N’Guessan les deux joueurs de Barcelone marquent 9 buts des 16 buts français dans les 30 premières minutes. A la pause l’efficacité Française est à 70% aux tirs. Et Hugo Descat l’ailier de Montpellier s’est amusé lui aussi avec la défense portugaise, étant meilleur buteur du match avec 8 réalisations, souvent sur des longues relances depuis son but de Vincent Gérard.
Melvyn apprend à patienter
Et comme la situation est bonne sur le terrain, Melvyn Richardson cire le banc pendant toute la première période. Même pas une petite seconde de jeu. Le Réunionnais n’est pas frustré pour autant, il se régale à voir jouer ses partenaires. " Non pas de frustration du tout, la compétition est longue, on discute énormément ensemble. J’ai pris part aux décisions des choix tactiques pour la préparation de ce match. Les gars étaient en forme, moi je me tenais prêt à chaque fois et quoi qu’il se passe, " analyse-t-il.
J’essaie de m’appliquer au maximum pour cette équipe. Le but est d’enchaîner les victoires, On a une équipe tellement homogène et talentueuse qu’on peut laisser reposer certains cadres et faire jouer plusieurs joueurs à plusieurs postes. C’est ce qui fait la force de cette équipe de France.
Patrice Annonay notre consultant pour la 1ère.fr, cerne bien le rôle du Réunionnais. Guillaume Gilles l’utilise à bon escient pour une efficacité maximale
" Je pense que Guillaume le fait rentrer pour apporter des solutions qu’on n’a pas sur le terrain. Autour de Kentin Mahé les joueurs sont désormais rassurés avec ce système. Quand Melvyn rentre c’est pour apporter un peu de folie, et ça marche comme ça. Il est un "impact player". Le coach a essayé beaucoup de choses pendant ce mondial. Je pense qu’il peut s’asseoir sur des certitudes en terme de rotation, d’implication, de concentration de certains joueurs ce qui nous avait manqué sur certains matchs. Il a désormais les solutions en main. "
Sur le fin de match Melvyn Richardson a pu s’offrir 3 buts dans les dernières huit minutes, même si le sort du match était joué le Réunionnais a montré qu’il répond présent à la sollicitation de son entraîneur.
Idem pour Jean-Jacques Acquevillo
Pour Jean Jacques Acquevillo le Martiniquais la situation est encore plus concurrentielle que pour Richardson, car la rentrée fracassante de N’Guessan risque de le laisser un peu plus sur la touche. Il ne faisait même pas partie de la feuille de match face au Portugal. Frustrant mais pas étonnant selon Patrice Annonay." On est sur un championnat du monde, il faut garder les mecs alertes, chacun peut apporter quelque chose. C’était Jean-Jacques pendant trois quatre match, aujourd’hui c’est Tim, ça peut être à nouveau Jean-Jacques demain. "
Bravo au coach car avec un turn-over intelligent, Guillaume sait où il va avec ces garçons et tout le monde apporte sa pierre à l’édifice, Melvyn, Jean-Jacques ou un autre.
Le message est fort
Le plus important est que les Bleus ont envoyé un message aux autres nations. Le niveau s’élève avec un adversaire plus fort ? Ils répondent présents, comme lors du premier match face à la Norvège, idem face au Portugal.
Je suis content de voir cette équipe de France. On a haussé le niveau de jeu, et on s’est mis au niveau d’une adversité difficile. Concentration, combativité, les garçons ont récité leur handball.
Et puis surtout les bleus avaient un mauvais souvenir à effacer : cette défaite à l’Euro 2020 de trois buts qui avait plongé le handball français dans une mini crise, provoquant l’éviction de Didier Dinart. La revanche des tueurs bleus est étincelante. Et les choses sont remises au point avec ce match plein.
Hongrie ou Espagne, que choisir ?
La durée du mondial est longue, mais il ne reste plus que trois marches à gravir pour l’équipe de France afin de continuer sa campagne d’Egypte et de rêver de conquêtes. Les bleus connaîtront leur adversaire ce lundi et auront un œil sur le match qui opposera la Hongrie à l’Espagne. Le perdant sera leur adversaire mercredi soir, ils auront aussi l’avantage d’une journée supplémentaire de récupération.
Mais y'a-t–il un adversaire à privilégier à ce niveau de la compétition ?
« Franchement je n’aimerai pas jouer l’Espagne, » déclare net Patrice Annonay. « Deux jeux latins avec des mecs qui se connaissent par cœur. Ce serait mieux la Hongrie mais c’est un match couperet à élimination directe, quel que soit l’adversaire, il faudra passer pour continuer, » poursuit-il
Les bleus sont lancés, se sont relancés, et leur démonstration de ce soir appelle forcement une dernière analyse sur les six matchs victorieux de la part de notre consultant. "La France a fait le plein de confiance sur la totalité de ces matchs. Les matchs difficiles nous ont fait aussi grandir rapidement et donnent le résultat de ce soir contre le Portugal »
6 victoires en 6 matchs, le quart de finale, l’objectif premier est atteint. Et si le rêve Egyptien devenait une réalité ?
" On a cherché une qualification, surtout on n’a pas cherché à calculer, notre but c’était de finir sur une bonne note et c’est ce qu’on a fait. Maintenant on rentre dans le dur avec les matchs à couperet, à nous d’enchaîner et de confirmer des bons matchs comme celui-là, " conclue tranquillement Melvyn Richardson.
Ecoutez la réaction de Melvyn Richardson au micro d'Hubert Gueriau, l'attaché de presse de l'équipe de France.
Melvyn Richardson