Didier Dinart jouait gros mais l'ex-défenseur, avec des choix forts, a définitivement gagné ses galons de sélectionneur en guidant les Bleus vers un sixième titre mondial, dimanche à Paris.
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Cela fait bientôt quatre ans que le Guadeloupéen, 40 ans (et 379 sélections), oeuvre dans l'encadrement de l'équipe de France. Mais cette compétition avait pour lui tout d'un baptême du feu. Les échecs lors de l'Euro-2016 (France 5e) et des Jeux de Rio (2e), où Onesta lui avait officieusement laissé les clés du camion bleu, avaient semé le doute sur sa capacité à le conduire seul.
Fin-septembre, le sélectionneur décidait de prendre ses distances, après quinze années marquées par de nombreux succès, pour devenir manager général. Mais Dinart n'allait pas pour autant opérer seul. Les dirigeants de la Fédération décidaient de partager le poste avec l'un de ses anciens coéquipiers, multi-médaillé comme lui, Guillaume Gille. Et Onesta restait dans les environs, se réservant la possibilité d'agir si l'attelage dérapait.
Le plus fort restera d'avoir laissé Thierry Omeyer, l'inoxydable gardien, sur le banc pour la demi-finale contre la Slovénie (31-25). C'est Dinart qui le lui avait annoncé, avant de l'assurer d'être titulaire pour la finale. Il ne s'est pas trompé puisque Vincent Gérard, devenu plus qu'une doublure, s'est montré décisif (16 arrêts) en demie et a pris la place d'Omeyer après 15 minutes en finale.
"On n'est pas là non plus pour donner des minutes à tout prix. Mais le fait est qu'il n'y a pas non plus de titulaire fixe à chaque poste", avait expliqué l'ancien défenseur, soucieux de vouloir marquer "(son) empreinte". "Le passé, c'est le passé et le présent, c'est le présent", avait-il affirmé au sujet de l'héritage laissé par Onesta. Jeudi, le Toulousain (60 ans le 6 février) a tenu ces propos équivoques : "Pour la suite, il n'y a pas de raison que je reste là", mais plutôt "dans les tribunes, en VIP avec les nantis".
Doit-on y voir une volonté d'affranchir Didier Dinart ? En conquérant ce titre, le Guadeloupéen en tous les cas a gagné en crédibilité et confirmé ses talents de tacticien. Une belle revanche pour celui qui était surtout utilisé à ses débuts pour sa force et son physique imposant (1,97 m, 108 kg).
C'est surtout son passage à Ciudad Real sous les ordres de son "mentor" Talant Dujshebaev (actuel sélectionneur de la Pologne) qui va lui permettre d'élargir ses compétences et élever la défense au rang d'art. "Battu" par son élève en phase de poules, l'ex-meilleur joueur du monde le voyait aller au moins en demi-finales et lui souhaitait le meilleur ensuite. Dinart a été au-delà de ses espérances.
Fin-septembre, le sélectionneur décidait de prendre ses distances, après quinze années marquées par de nombreux succès, pour devenir manager général. Mais Dinart n'allait pas pour autant opérer seul. Les dirigeants de la Fédération décidaient de partager le poste avec l'un de ses anciens coéquipiers, multi-médaillé comme lui, Guillaume Gille. Et Onesta restait dans les environs, se réservant la possibilité d'agir si l'attelage dérapait.
"Head coach"
Mais durant ce Mondial en France, le binôme a fonctionné. Déjà présent, en tant qu'entraîneur-assistant lors des épopées de l'Euro-2014 au Danemark et du Mondial-2015 au Qatar, Dinart est resté en pratique le "head coach" (entraîneur principal), comme l'a souligné l'arrière/ailier droit Valentin Porte avant la finale, et Gille a apporté sa "touche personnelle". Le tandem a travaillé "dans la continuité" tout en se démarquant par des "choix assumés".Le plus fort restera d'avoir laissé Thierry Omeyer, l'inoxydable gardien, sur le banc pour la demi-finale contre la Slovénie (31-25). C'est Dinart qui le lui avait annoncé, avant de l'assurer d'être titulaire pour la finale. Il ne s'est pas trompé puisque Vincent Gérard, devenu plus qu'une doublure, s'est montré décisif (16 arrêts) en demie et a pris la place d'Omeyer après 15 minutes en finale.
Marquer son empreinte
"C'est la vraie révolution Dinart. On n'a plus neuf joueurs et leurs remplaçants mais seize joueurs", s'enthousiasmait un passionné de handball sur Twitter, après la demi-finale. Un message retweeté par... Dinart lui-même. A y regarder de plus près, treize des seize Bleus ont joué plus de deux heures durant le tournoi, une preuve du plus grand partage du temps de jeu."On n'est pas là non plus pour donner des minutes à tout prix. Mais le fait est qu'il n'y a pas non plus de titulaire fixe à chaque poste", avait expliqué l'ancien défenseur, soucieux de vouloir marquer "(son) empreinte". "Le passé, c'est le passé et le présent, c'est le présent", avait-il affirmé au sujet de l'héritage laissé par Onesta. Jeudi, le Toulousain (60 ans le 6 février) a tenu ces propos équivoques : "Pour la suite, il n'y a pas de raison que je reste là", mais plutôt "dans les tribunes, en VIP avec les nantis".
Champiiioooons du Monde !!! pic.twitter.com/kaMWsyOWNV
— DINART (@dinart33) 29 janvier 2017
Doit-on y voir une volonté d'affranchir Didier Dinart ? En conquérant ce titre, le Guadeloupéen en tous les cas a gagné en crédibilité et confirmé ses talents de tacticien. Une belle revanche pour celui qui était surtout utilisé à ses débuts pour sa force et son physique imposant (1,97 m, 108 kg).
"Force de la nature"
Eddy Couriol, président de la ligue guadeloupéenne, qui a assisté à ses débuts, adolescent, se souvient d'une "force de la nature". "A cette époque, on recherchait de grands gabarits, mais c'était un peu expérimental à l'époque, alors je ne savais pas qu'il irait aussi loin", a-t-il expliqué à l'AFP. La réputation de joueur brutal va longtemps coller à la peau de Dinart, qui a rejoint le pôle espoir de Dijon à 15 ans. Mais en 2001, il est adoubé par l'ancien défenseur Pascal Mahé, champion du monde.C'est surtout son passage à Ciudad Real sous les ordres de son "mentor" Talant Dujshebaev (actuel sélectionneur de la Pologne) qui va lui permettre d'élargir ses compétences et élever la défense au rang d'art. "Battu" par son élève en phase de poules, l'ex-meilleur joueur du monde le voyait aller au moins en demi-finales et lui souhaitait le meilleur ensuite. Dinart a été au-delà de ses espérances.