Le triste son des cloches accompagne le cercueil de Nicolas. Ce vendredi, il aurait dû être en classe, comme tous les lycéens. Mais, à seulement 15 ans, cet adolescent d'origine guadeloupéenne n'a plus supporté les moqueries et les insultes de certains de ses camarades de lycée. Mardi 5 septembre, il s'est donné la mort, dans sa chambre.
Nicolas vivait à Poissy, dans les Yvelines, avec sa mère. Son père, un Guadeloupéen, s'est installé il y a quelque temps à La Réunion. En apprenant la mort de son fils, il a sauté dans un avion pour venir en région parisienne. Réunis dans l'imposante Collégiale Notre-Dame de Poissy, les parents et proches du jeune homme lui ont dit un dernier adieu.
Retrouvez le reportage de Nora Nonet et Denis Rousseau-Kaplan :
Le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, le député de la circonscription Karl Olive (Renaissance) et la maire de la ville Sandrine Berno Dos Santos ont fait le déplacement, refusant de s'exprimer publiquement, mais prenant soin de saluer longuement la mère et le père du jeune défunt. Gabriel Attal avait annoncé la semaine dernière qu'il lançait une enquête administrative pour comprendre pourquoi Nicolas en est venu à se suicider alors qu'il avait dénoncé le harcèlement scolaire qu'il subissait.
Autour de l'église, des passants ont déposé des bouquets de fleurs. Des Marie-Galantaises, qui ne connaissent pas le jeune homme, sont venues soutenir la famille. Alexe Seguin-Cadiche, une connaissance du père de l'adolescent, dit son "mal au cœur" de "voir un petit gamin de 15 ans couché dans une église, dans un cercueil". "Ce n'était pas sa place", regrette-t-elle.