L'année 2009 marque un tournant dans la vie d'Hector Quidal. Après 20 ans passés dans l'administration pénitentiaire dont 8 années comme représentant syndical, il s’est constitué un formidable carnet d'adresses. Il a rencontré énormément de travailleurs venus des Outre-mer pour travailler dans les hôpitaux, les commissariats, aux impôts. Or en Guadeloupe et en Martinique un mouvement contre la vie chère prend de plus en plus d'ampleur avec le LKP et le collectif de février 2009. Hector rédige un document pour appeler les populations à se mobiliser, y compris à Paris.
"J'ai décidé de lancer un appel à la mobilisation car il y avait urgence, il fallait agir en soutenant les militants qui au pays dénonçaient la vie chère", un collectif de solidarité est mis sur pied qui débouche sur la grande manifestation du 21 février à la place de la Nation à Paris. Devant l'ampleur du mouvement Hector se retrouve face à un dilemme, poursuivre la lutte ou profiter de ce rassemblement pour monter un projet économique : "je me suis dit qu'il y avait une carte à jouer en proposant un projet". Il monte une structure dans l'immobilier neuf et ancien, "Je réalisais ce rêve d'enfant de permettre à des personnes d'accéder à la propriété et j'en ai fait un business".
Aujourd'hui Hector déplore que ses compatriotes préfèrent se tourner vers les institutions pour investir : "Il y a une très grande méfiance dans cette communauté, il y a un réel manque de confiance à cause de la confusion entre compétence et légitimité". Il ne désespère pas de voir naître un jour une véritable communauté économique regroupant les populations d'Outre-mer, de la voir se développer dans l'hexagone "parce que nous avons ce poids économique qui fait qu'en se constituant nous pouvons représenter quelque chose, donc rien ne nous empêche de nous mettre ensemble".