Hélios Latchoumanaya : le Teddy Riner du para-judo

Le Guadeloupéen Hélios Latchoumanaya, lors des championnats du monde de para-judo à Bakou, le 9 novembre.
Le Guadeloupéen a été sacré champion du monde des - 90 kg en para-judo à Bakou en Azerbaïdjan. Il s’est imposé en finale face au Géorgien Zviad Gogotchuri, champion paralympique à Rio en 2016. C’est son premier titre mondial.

L’année 2022 est sans conteste celle d’Hélios Latchoumanaya. Le Guadeloupéen est allé décrocher mercredi 9 novembre son premier titre de champion du monde, dans la catégorie des moins de 90 kilos, contre le Géorgien Zviad Gogotchuri, champion olympique en 2016 à Rio.

Atteint d’une maladie dégénérative à l’œil, il ne voit quasiment plus rien dans l’obscurité et sur les côtés. Mais cela ne l’a pas amoindri lors de ses combats. Grâce à une stratégie minutieusement élaborée, le natif de Tarbes dans le Gers a su se hisser en finale sans difficultés, en évitant les pièges des premiers tours.


"Je n’arrive pas encore à réaliser que je suis champion du monde. Pour moi, je viens de gagner une compétition comme les autres. Mais en voyant tous les messages que je reçois, je réalise que j’ai réalisé quelque chose de grand", dit le jeune judoka. 

Je pense que je me rendrai compte de mon exploit, quand je serai de retour en France.

Hélios Latchoumanaya, champion du monde de para-judo

Le Teddy Riner du para-judo

Pour beaucoup, Hélios Latchoumanaya est le nouveau Teddy Riner. En 2022, le Guadeloupéen s’est tout simplement offert le luxe de remporter tous les tournois auxquels il a participé, dont les championnats d'Europe au mois de septembre. Une seule compétition lui a échappé… mais il a quand même fini sur la deuxième marche du podium.

Il est arrivé par hasard au judo, à l’âge de 7 ans, pour, dit-il : "canaliser mon énergie, car j’étais une vraie pile".  À 17 ans, il participe à sa première compétition handisport, lors des jeux paralympiques de la jeunesse en 2017 en Italie.

Sur les Tatamis, sa maturité et sa vitesse d’exécution sont le reflet d’un jeune homme pressé, animé par la quête d’écrire l’histoire de son sport. Une légende qu’il façonne à son image, déjà médaillé en bronze aux jeux olympiques de Tokyo en 2021. Ce premier titre de champion du monde permet à Hélios, âgé de seulement 22 ans, d’assener des ippons à la vie, qui n’a cessé de lui jouer des tours.

Un sportif hors pair

Aujourd’hui numéro 1 mondial dans sa catégorie en para-judo, il terrasse chacun des adversaires qui se dressent sur sa route. Et face aux valides, il réussit des exploits qui poussent certains observateurs à se demander s’il a encore sa place dans les compétitions handisports.

Son plus beau fait d’armes face à des sportifs non-porteurs de handicap est sans conteste sa victoire au tournoi national A de Bourges où il a battu en finale le judoka mauricien Rémi Feuillet, 7ᵉ des championnats du monde 2019.  Considéré comme le fer de lance de sa discipline, le Guadeloupéen qui a atteint les étoiles, rêve maintenant d’y rester.

Je ne sais pas si je suis fer de lance du para-judo, car il y a d’autres athlètes qui performent aussi. Mais si les gens me considèrent comme ça, alors je vais continuer à promouvoir le para-judo et ramener des médailles et des titres.

Hélios Latchoumanaya

À 22 ans, le Guadeloupéen semble avoir un bel avenir de judoka devant lui. Et pourquoi pas instaurer son hégémonie, comme l’a fait avant lui son idole Teddy Riner ?