Les programmes scolaires devraient-ils donner plus de place à l’histoire de l’esclavage ? Alors que la Fondation pour la mémoire de l'esclavage a publié sept propositions en ce sens, Outre-mer la 1ère est allé à la recontre des étudiants pour recueillir leurs témoignages.
Devant l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, campée au coeur du 13ème arrondissement de Paris, il pleut des cordes. A l’abri sous leurs capuches et leurs parapluies, un groupe d’étudiants peinent à fouiller dans leurs souvenirs. En quelle classe ont-ils étudiés l’histoire de l’esclavage ? Quels points ont été abordés dans ces cours ? Quelle est la date de l’abolition de l’esclavage en France ?
“Ca ne faisait même pas partie d’un chapitre à part entière dans mon école”, se rappelle Jean, 19 ans. “Autant on parlait beaucoup de la 1ère guerre mondiale, mais on parlait peu de l’esclavage”, témoigne le jeune étudiant en géographie.
L’apprentissage de l’histoire de l’esclavage, renforcé par la loi Taubira en 2001, est au programme au collège et au lycée, principalement en 4ème. Si selon les régions et les filières (technologique, générale…), l'enseignement est adapté et varie, les étudiants s’accordent toutefois sur un point : l’accent est surtout mis sur le commerce triangulaire.
“En 5ème ou 4ème on a étudié ce qu’était le commerce triangulaire. Après on a survolé la partie sur l’abolition et on a un peu vu comment se déroulait l’exploitation des esclaves”, détaille Lucas,18 ans.
“Ce n’est pas mal enseigné, résume Léa. Mais on ne nous donne que le principal : le commerce triangulaire”. “L’aspect moral on n'en parlait pas trop, c’est plus l’économie qui était étudié”, abonde Benjamin, 18 ans.
“On n’y passait certes pas l’année, nuance Adrien, 19 ans, mais cela faisait quand même l’objet d’un bon chapitre. En fait cela dépendait surtout des profs.” “On a vu quelques personnages historiques comme Toussaint Louverture et on a étudié rapidement le code noir de Colbert”, abonde à côté de lui Maximilien.“Je trouve que l’enseignement était suffisant pour avoir toutes les bases sur cette partie de l’histoire”, résume un de leur camarade.
“Les bases”, ça ne suffit pas à Jean. L’étudiant en géographie de 19 ans regrette de ne pas “avoir abordé cela en profondeur”. Et pour lui, si l’histoire de l’esclavage est “peu enseignée”, cela n’est pas étonnant. “Ca montre la part de responsabilité qu’a eu l’Etat à l’époque, explique l’étudiant. C’est encore tabou. Par exemple, on n’a pas fait le même devoir de mémoire pour l’esclavage que pour la Seconde Guerre Mondiale”.
Un apprentissage “survolé”
Les souvenirs sont “vagues” et pour certains cela s’explique par le peu de place donné à ce pan de l’histoire dans les écoles. “Honnêtement je ne me souviens pas tellement de ces cours. C’était assez léger. Finalement pour moi c’est comme si ce n’était pas dans le programme”, explique Léa, 17 ans, étudiante en sciences sociales. “A l’école on a survolé ce chapitre”, regrette l’un de ses camarades quelques instants plus tard.“Ca ne faisait même pas partie d’un chapitre à part entière dans mon école”, se rappelle Jean, 19 ans. “Autant on parlait beaucoup de la 1ère guerre mondiale, mais on parlait peu de l’esclavage”, témoigne le jeune étudiant en géographie.
L’esclavage fait partie de l’histoire au même titre que le génocide arménien ou la seconde guerre mondiale. C’est une question importante et grave, on devrait d’avantage l’enseigner et pas seulement en surface.
Regardez le témoignage de Aïsha, 19 ans, et Joaïna,18 ans, étudiantes en sciences sociales :
L’apprentissage de l’histoire de l’esclavage, renforcé par la loi Taubira en 2001, est au programme au collège et au lycée, principalement en 4ème. Si selon les régions et les filières (technologique, générale…), l'enseignement est adapté et varie, les étudiants s’accordent toutefois sur un point : l’accent est surtout mis sur le commerce triangulaire.
“En 5ème ou 4ème on a étudié ce qu’était le commerce triangulaire. Après on a survolé la partie sur l’abolition et on a un peu vu comment se déroulait l’exploitation des esclaves”, détaille Lucas,18 ans.
“Ce n’est pas mal enseigné, résume Léa. Mais on ne nous donne que le principal : le commerce triangulaire”. “L’aspect moral on n'en parlait pas trop, c’est plus l’économie qui était étudié”, abonde Benjamin, 18 ans.
Une histoire taboue
Personnages historiques, code noir, exposition universelle, abolition… pour d’autres étudiants, le sujet a été abordé à travers un spectre plus varié dans leur établissement scolaire.“On n’y passait certes pas l’année, nuance Adrien, 19 ans, mais cela faisait quand même l’objet d’un bon chapitre. En fait cela dépendait surtout des profs.” “On a vu quelques personnages historiques comme Toussaint Louverture et on a étudié rapidement le code noir de Colbert”, abonde à côté de lui Maximilien.“Je trouve que l’enseignement était suffisant pour avoir toutes les bases sur cette partie de l’histoire”, résume un de leur camarade.
“Les bases”, ça ne suffit pas à Jean. L’étudiant en géographie de 19 ans regrette de ne pas “avoir abordé cela en profondeur”. Et pour lui, si l’histoire de l’esclavage est “peu enseignée”, cela n’est pas étonnant. “Ca montre la part de responsabilité qu’a eu l’Etat à l’époque, explique l’étudiant. C’est encore tabou. Par exemple, on n’a pas fait le même devoir de mémoire pour l’esclavage que pour la Seconde Guerre Mondiale”.