"Il est encore temps de sauver les océans de la destruction", insiste le Franco-Américain Philippe Cousteau, défenseur de l'environnement et océanographe comme son célèbre grand-père, le commandant Cousteau.
Outre-mer la 1ère avec AFP •
Interrogé par l'AFP à la veille de la Journée mondiale de l'océan, le 8 juin, Philippe Cousteau assure que les moyens sont connus et qu'il ne s'agit que d'une question de volonté politique.
Dans quel état sont les océans aujourd'hui par comparaison avec ce que votre grand-père Jacques-Yves Cousteau a connu? Philippe Cousteau : vous pouvez regarder les images du film Le monde du silence qu'il a tournées dans les années 1950 dans le sud de la France, on voit des récifs et des poissons en abondance. J'ai plongé au même endroit, et une grande partie de la Méditerranée est aujourd'hui pratiquement morte. C'est choquant. L'énorme explosion industrielle et de la population mondiale après la Seconde Guerre mondiale a eu un impact énorme sur ces écosystèmes.
Nous savons que ça coûterait de l'ordre de 225 milliards de dollars. Certains disent que c'est absurde et qu'on ne peut pas se le permettre. Mais ce n'est qu'une fraction de ce qui a été investi dans l'économie mondiale pour combattre le coronavirus. Donc l'argent existe, c'est juste une question de volonté.
Et puis le retour sur investissement attendu est estimé entre 500 et 900 milliards de dollars. Parce que protéger 30% des océans aboutirait à une augmentation de la biomasse des ressources alimentaires tirées de la mer de 600%. Ca représente plus d'emplois, plus d'opportunités pour les gens de nourrir leur famille... Donc protéger les océans est bon pour tout le monde ! L'autre bonne nouvelle, c'est que ce qui est bon pour nous a tendance à être bon pour les océans aussi, même si on vit loin de la mer.
Nos choix pour les choses qu'on achète, qu'on mange, la façon dont on utilise l'énergie, les voitures électriques ou les transports en commun, peuvent être meilleurs pour notre santé et aussi pour les océans. C'est vraiment puissant, et je pense que c'est important de s'en souvenir.