L'île aux naufragés de Tromelin, dans l'océan Indien, objet d'une exposition au Musée de l'Homme à Paris, livre une tragique histoire d'esclavage pour les 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
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"Quand on a commencé à travailler sur cette exposition, on pensait tous avoir un regard d'historien sur des pratiques révolues" mais il n'en est rien, explique Max Guérout, l'un des commissaires de l'exposition "Tromelin, l'île des esclaves oubliés", en référence aux images d'une vente aux enchères de migrants noirs en Libye en 2017.
Aucun descendant de ces esclaves n'a pour l'instant été retrouvé. "Il faudrait remonter la généalogie par le bas, en partant des familles qui portent le nom Moïse. Mais il y en a beaucoup", note Max Guérout, du Groupe de recherche en archéologie navale (Gran), à l'origine des fouilles.
Située à 500 km de la première terre, inhospitalière, quasi dépourvue de végétation, balayée par les cyclones, l'île devient une prison pour les esclaves qui parviennent pourtant à y reconstruire une petite société. Tout au long de l'exposition, cartes maritimes du 18ème siècle, manuscrits ou encore outils et bijoux mis au jour lors des quatre missions archéologiques menées entre 2006 et 2013, donnent corps à cette incroyable histoire.
Après avoir été présentée à Nantes, Lorient, Bordeaux, La Réunion... l'exposition fait escale à Paris jusqu'au 3 juin au Musée de l'Homme dans le cadre d'une vaste programmation sur le thème "En droits", qui comprend également une exposition du photographe brésilien Sebastiao Salgado ou "J'ai le droit d'avoir des droits", une réinterprétation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme par des street-artistes.
Une histoire incroyable
En 1761, l'Utile, un navire de la Compagnie des Indes orientales, transportant clandestinement 160 esclaves malgaches, s'échoue sur un minuscule îlot, l'Ile de Sable (aujourd'hui île de Tromelin). Deux mois plus tard, l'équipage repart sur un bateau de fortune en promettant aux 88 esclaves rescapés de revenir les chercher. Mais ils ne le feront que 15 ans plus tard, en 1776, et ne trouveront que huit survivants, sept femmes et un bébé de huit mois, Jacques Moïse.Aucun descendant de ces esclaves n'a pour l'instant été retrouvé. "Il faudrait remonter la généalogie par le bas, en partant des familles qui portent le nom Moïse. Mais il y en a beaucoup", note Max Guérout, du Groupe de recherche en archéologie navale (Gran), à l'origine des fouilles.
Située à 500 km de la première terre, inhospitalière, quasi dépourvue de végétation, balayée par les cyclones, l'île devient une prison pour les esclaves qui parviennent pourtant à y reconstruire une petite société. Tout au long de l'exposition, cartes maritimes du 18ème siècle, manuscrits ou encore outils et bijoux mis au jour lors des quatre missions archéologiques menées entre 2006 et 2013, donnent corps à cette incroyable histoire.
Préserver le site
Mais un mystère demeure: "où sont les sépultures des gens qui y sont morts ?", s'interroge Max Guérout. Pour l'instant il n'y a pas de nouvelles missions en vue : "Il faut savoir dire stop pour préserver le site", explique l'archéologue à l'Inrap Thomas Romon, autre commissaire de l'exposition. "Nous avons encore au moins un an de travail avant de terminer notre prochaine publication et je ne suis plus très jeune", ajoute Max Guérout, octogénaire.Après avoir été présentée à Nantes, Lorient, Bordeaux, La Réunion... l'exposition fait escale à Paris jusqu'au 3 juin au Musée de l'Homme dans le cadre d'une vaste programmation sur le thème "En droits", qui comprend également une exposition du photographe brésilien Sebastiao Salgado ou "J'ai le droit d'avoir des droits", une réinterprétation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme par des street-artistes.