Répondant à l'appel d'un collectif d'habitants, des villageois ont déjà chassé de chez eux près d'un millier de personnes dans les villages de Tsimkoura, Poroani et Choungi (sud). Désormais sans domicile, les expulsés campent depuis dimanche 15 mai sur la place de la République à Mamoudzou. Ils étaient environ 200 lundi. Ils sont à présent plus de 500 à vivre dans le plus grand dénuement et ne pouvant compter que sur les dons de particuliers pour vivre.
Situation d'urgence à #Mayotte : + de 500 personnes expulsées campent sur la place de la république à Mamoudzou pic.twitter.com/sjgpO8s1BE
— MAYOTTE 1ère (@Mayotte1ere) 17 mai 2016
Mayotte subit une forte pression migratoire des îles voisines des Comores et les tensions entre communautés s'exacerbent. Sur les tracts des différents collectifs, il est reproché aux "étrangers", "vols, agressions et meurtres au quotidien", "délinquance juvénile et chômage en masse", "écoles surchargées" et "système de santé débordé", entre autres.
Regardez le point de la situation avec Halda Halidi de Mayotte 1ère ce mardi à 12 heures :
Dans un communiqué, la préfecture de Mayotte "condamne fermement les événements qui se sont déroulés sur plusieurs communes de l'île ce week-end et ont conduit à l'expulsion de familles et à la destruction de bangas" (habitations de fortune, en tôle ou en terre). Elle informe également de la tenue d'une réunion mardi soir en présence de l'association des maires afin "d'examiner la situation de ces familles".
De nouvelles opérations sont prévues le 22 mai à M'tsamboro (nord) et le 5 juin à Kani-Kéli (sud).