Nous, candidats, déclarons illégitimes le gouvernement actuel ayant à sa tête le colonel Azali. Nous, candidats, contestons la mascarade de ces élections (...) et appelons le peuple à résister et à se mobiliser contre l'ignominie"
- Colonel Soihili Mohamed, candidat à la présidentielle, à l'issue d'une réunion à Moroni.
Les Comoriens votaient dimanche pour une élection présidentielle qui semblait promise à l'autoritaire chef de l'Etat sortant Azali Assoumani, au grand dam de ses adversaires qui ont rapporté des incidents en plusieurs points du pays. Tout au long d'une campagne qu'il a écrasée des moyens de l'Etat, M. Azali, 60 ans, a répété qu'il comptait bien l'emporter dès le premier tour sur ses douze rivaux, nourrissant de forts soupçons de fraude.
#Comores 12 candidats d'opposition par la voix du candidat Campagnard dénoncent une élection mascarade. Coup d'État. Population muselée. Gouvernement déclaré illégitime. Appelle peuple à résister et se mobiliser contre l'ignominie. pic.twitter.com/MQCDd3N4KA
— Sébastien Németh (@SebastienNemeth) 24 mars 2019
Des bureaux de vote saccagés
Dès l'ouverture des 731 bureaux de vote, l'opposition a fait état de graves irrégularités dans les îles d'Anjouan, en majorité hostile au président, et de Mohéli. Un responsable de la Commission électorale (Ceni) a confirmé à l'AFP qu'une dizaine de bureaux de vote anjouanais avaient été saccagés. Selon des témoignages recueillis sur place par l'AFP, ces échauffourées sont liées à la découverte d'urnes remplies et à l'interdiction faite à des assesseurs issus de partis de l'opposition d'exercer leurs fonctions.Election présidentielle aux #Comores, dans une déclaration commune, les 12 candidats en lisse contre le président sortant Azali Assoumani, appellent l'Union Africaine @_AfricanUnion a stopper ce qu'elle qualifie de "Coup d'état électoral"https://t.co/MnB3VllzVQ
— Al Comorya (@AlComorya) 24 mars 2019
"Dans la mesure où mes délégués ont été empêchés d'entrer dans les bureaux de vote (...) je ne reconnaîtrai jamais les résultats", a déclaré à la presse le candidat du parti Juwa, Mahamoudou Ahamada, après avoir voté dans l'île de la Grande Comore. "C'est une mascarade qui est en train de se jouer à Anjouan". "C'est un véritable coup d'Etat", a lancé un autre candidat, Ibrahim Mzimba, lui aussi avocat.
"Situation maîtrisée"
Interrogé par la presse alors qu'il venait de déposer son bulletin dans l'urne dans une école de son fief de Mitsoudje, dans le centre de l'île de la Grande Comore, Azali Assoumani a confirmé quelques incidents. "On m'a dit qu'il y avait eu des problèmes là-bas. Ce n'est pas une surprise (...) on a constaté pendant la campagne qu'il y avait des gens qui n'étaient pas là pour gagner mais pour que le scrutin n'ait pas lieu", a-t-il ajouté, "la situation est maîtrisée".Tout sourire, le chef de l'Etat sortant s'est déclaré "confiant, plus que confiant même" dans sa capacité à rafler la mise dès dimanche soir.