Des influences réunionnaises dans un manga

Yvan Soudy, auteur de la série de manga "Redskin"
Yvan Soudy, plus connu sous le pseudonyme "Staark" est un mangaka réunionnais. Auteur de la série de livres montante "Redskin", il s’inspire des dessins animés de son enfance et de son île natale pour donner vie à son histoire.
À la fois auteur de mangas et enseignant en arts dans des collèges à La Réunion, Yvan Soudy est tombé dans la pop-culture dès son plus jeune âge. "Je regardais les séries américaines et dessins animés japonais, j’étais un grand fan du Club Dorothée". Alors qu’il voulait devenir réalisateur de dessins animés à l’origine, il a découvert en grandissant que les dessins animés japonais étaient avant tout des livres : les mangas. "J’ai redécouvert les dessins animés que je regardais petit à travers ces mangas." La décision d’Yvan Soudy était prise : il allait devenir mangaka.

"J’étais très autodidacte, je lisais beaucoup", précise l’auteur. Du côté technique, il s’est formé à l’Atelier Shovel, du nom de l’auteur de BD du même nom, à l’Université de La Réunion. Après ce parcours, son manga "Redskin" a vu le jour en 2017.
  

Un engouement qui dépasse ses espérances

Les deux premiers tomes de sa série sont déjà sortis, le troisième sortira "dans les prochaines semaines", et le quatrième au mois d’août. La série est écrite pour tenir sur une vingtaine de tomes, "mais ça dépendra de la réussite financière". Mais le mangaka peut se permettre d’être optimiste : "on ne s’attendait pas à un engouement pareil et à ce que ça marche autant". Lors de sa première séance de dédicaces à La Réunion, il a dédicacé près de 400 livres. Il se dit impressionné par cet engouement incroyable.
  
Dans l’Hexagone, l’accueil était au-delà de ses attentes. À son premier festival d’Angoulême en 2019, Yvan Soudy a pu voir des conférences sur "Redskin", des groupements de fans… "des trucs que je n’aurai jamais pensé voir dès ma première série".
  

Mélange d’univers et de cultures

Pour écrire "Redskin", le mangaka a puisé dans tous ses univers. Passionné par l’histoire de la conquête de l’Ouest, il a pris cette trame pour son histoire. "Je voulais aussi toucher une cause qui est d’actualité", donc l’environnement, le réchauffement climatique. Il a lié ces deux thématiques à travers l’identité du héros : Agatho, un vétérinaire autochtone, et qui parcours le monde pour venir en aide aux animaux.

Son île natale l’a aussi beaucoup inspiré pour sa série. A La Réunion, "les cultures sont extrêmement mélangées", ce qui ressort dans son oeuvre. On y retrouve aussi des paysages emblématiques, comme des volcans, mais aussi des animaux. A partir du tome 4, il sera possible de retrouver des parodies de personnages emblématiques de l’île.

Il y a aussi des situations typiquements culturelles. Par exemple, Agatho est accro à la limonade Cot, "la limonade que tout le monde boit à La Réunion". Yvan Soudy a fait un partenariat avec la maque, ce qui lui a permis d’avoir une charte graphique à laquelle les Réunionnais peuvent s’identifier.
 

Si on lit mon livre en dehors de La Réunion, on ne voit pas forcément tout de suite les références à La Réunion. Un réunionnais le remarquerait, mais un non-réunionnais ne verrait pas la différence.

  

Et pour la suite ?

Outre Redskin, Yvan Soudy a d’autres projets en cours. Notamment un nouveau manga, "Great", "encore en négociations". Ce sera l’histoire d’un jeune garçon chasseur de pop-culture des années 1980. Sur la planète où il habite, aucune trace de ce passé. Il espère sortir le premier tome d’ici 2021.