Les 13 milliards d'euros d'économies demandées aux collectivités territoriales par l'exécutif représentent "un effort considérable" qui "inquiète" les députés socialistes, a affirmé mardi l'une de leurs porte-parole, Ericka Bareigts, dénonçant un "resserrement du carcan jacobin".
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Au lendemain de la première conférence des territoires, cette députée de la Réunion et ex-ministre des Outre-Mer a d'abord évoqué, lors d'une conférence de presse, quelques "points d'accord": la couverture en haut débit de la France entière d'ici à 2020, "continuité d'un grand plan que nous avions lancé", et la simplification de la carte administrative, "mouvement nécessaire que nous avons initié".
Quant à la réduction des déficits, "elle est utile", mais "13 milliards, c'est un effort considérable et qui nous inquiète", a lancé Ericka Bareigts, selon laquelle "la répartition n'est pas très claire", notamment pour les "territoires les plus fragiles, dont l'Outremer".
#PointPresse «13 mds d'économies demandées aux collectivités est un effort considérable qui nous inquiète énormément.» pic.twitter.com/Kmo0pPSaO7
— Ericka Bareigts (@ebareigts) 18 juillet 2017
Concernant la suppression quasi totale de la taxe d'habitation, "il faut tenir l'engagement du président et cette taxe est injuste et archaïque", mais "le pacte" proposé par l'exécutif aux collectivités en échange de cette "perte de ressources propres" est "girondin" et marque "un resserrement du carcan jacobin", a critiqué cette porte-parole.
Une taxe assommoir
"Deuxième risque" de cette réforme selon elle, certaines collectivités pourraient augmenter la taxe d'habitation pour les 20% de Français qui y resteront assujettis, en en faisant "une taxe assommoir".
Au nom du groupe Nouvelle Gauche, Ericka Bareigts a aussi critiqué la réduction annoncée du nombre d'élus locaux. Au-delà, cette ex-ministre a déploré "une mauvaise nouvelle supplémentaire" sur le budget "toutes les semaines", à commencer par "des contradictions" sur la Défense, entre l'objectif d'une hausse des dépenses, jusqu'à 2% du PIB, et les économies au centre des tensions extrêmes entre le chef d'état major et le chef de l'État.
Ericka Bareigts a aussi demandé si les économies demandées au ministère de l'Intérieur laissaient intacts les 9.000 postes créés pendant du quinquennat Hollande et les 10.000 promis par le candidat Macron, et si elles allaient affecter l'équipement ou la qualité du service public. Au sujet de l'enseignement supérieur et de la recherche, les coupes dans le budget représentent "5.000 postes de chercheurs" et la chute de fonds pour l'aide publique au développement est "un renoncement" qui "pose question sur la solidarité française avec les pays du Sud", a-t-elle jugé.