Insécurité à Mayotte : pour Estelle Youssouffa " les bandes criminelles profitent de la tension sociale pour semer la violence"

Estelle Youssouffa, députée Libertés, Indépendants, Outre-mer et territoires (LIOT) de Mayotte.
"La violence qui se déchaîne sur l'île n'est pas le fait des manifestants, c'est le fait des bandes criminelles qui profitent de la tension sociale pour semer la violence", affirme ce lundi sur franceinfo Estelle Youssouffa, députée Liot de Mayotte. La situation est tendue sur l'île depuis une semaine. Des collectifs citoyens montent des barrages et bloquent l'île pour protester contre l'insécurité et l'immigration illégale.

Alors que la tension à Mayotte semble à son comble, la députée LIOT de Mayotte Estelle Youssouffa s'est exprimée sur Franceinfo ce lundi. Durant son entretien, la députée mahoraise a notamment déclaré que l'insécurité à Mayotte "n'est pas un sujet du ministère de l'Intérieur, mais bien du chef de l'État qui doit le régler avec son homologue comorien".

Qui sont ces citoyens qui se baptisent "Forces vives de Mayotte" et qui bloquent l'île aujourd'hui ? 

Je pense qu'il est important de comprendre que la situation à Mayotte est quasi insurrectionnelle. Oui, il y a les barrages de citoyens, mais il y a aussi les barrages montés par les bandes criminelles qui sévissent à Mayotte. La violence qui se déchaîne sur l'île n'est pas le fait des manifestants, c'est le fait des bandes criminelles qui profitent de la tension sociale pour semer la violence. À l'heure où on se parle, à Mamoudzou, la capitale administrative, il y a des affrontements très violents et ça, ça n'a rien à voir avec les mouvements sociaux, ce sont les bandes de jeunes qui sèment la terreur quotidiennement et ce sont contre eux que les citoyens protestent.

Estelle Youssouffa - députée LIOT de Mayotte

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Les bandes de jeunes ont-elles un rapport avec les migrants qui sont installés dans le campement dans le stade à Mamoudzou ? 

Le cœur du sujet à Mayotte, ce sont les multi crises auxquelles on fait face. (...) On a effectivement un sujet migratoire qui fait qu'à Mayotte, une personne sur deux est étrangère. On voit l'ouverture d'une nouvelle route migratoire qui arrive directement du continent africain et donc on est maintenant avec des milliers de demandeurs d'asile ou de personnes déboutées de l'asile qui ne peuvent pas être expulsées et qui se sont fixées au stade de Cavani, en plein centre-ville, où vous avez 700 personnes qui occupent un stade public.

Estelle Youssouffa - députée LIOT de Mayotte

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Les moyens annoncés par le gouvernement comme l'opération Wuambushu, les bateaux supplémentaires pour empêcher l'arrivée de migrants illégaux, les déplacements ministériels ne suffisent pas pour améliorer durablement la situation ? 

L'opération Wuambushu a apporté un apaisement sur le terrain et a donné beaucoup d'espoir à la population, mais elle a dû être interrompue parce que les forces de l'ordre ont été rappelées dans l'Hexagone lors des émeutes urbaines de juin. (...) Il y a un bras de fer diplomatique engagé avec les Comores. Ce n'est pas un sujet du ministère de l'Intérieur, mais bien du chef de l'État qui doit le régler avec son homologue comorien.

Estelle Youssouffa - députée LIOT de Mayotte

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