Que cela soit au niveau des homicides, des vols avec violences ou encore les violences sexuelles, les territoires ultramarins n’ont jamais affiché un taux aussi élevé. Pire encore, les valeurs s’éloignent de plus en plus de celles relatives à l’Hexagone. L’étude, menée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) prend en compte les actes liés à l’insécurité et à la délinquance enregistrées par la police et la gendarmerie nationale en 2022.
Un taux d’homicide plus élevé dans les régions ultramarines
En France, le niveau des homicides est au plus haut depuis 2016. Pour la première fois, il atteint 900 victimes (hors victimes d’attentats), c’est 79 de plus qu’en 2016. Et les régions ultramarines ne sont malheureusement pas en reste. Alors qu’on dénombre en moyenne un homicide pour 100 000 habitants en France hexagonale, c’est tout autre chose en Guyane où ce taux atteint 14 homicides pour 100 000 habitants, 7 en Guadeloupe, 6 en Martinique ou encore 5 à Mayotte. L’étude précise qu’un peu moins d’un tiers des victimes sont des femmes (29%) et que la classe d’âge la plus touchée est celle des 15-29 ans.
Les coups et blessures volontaires enregistrés ont aussi progressé sur la quasi-totalité du territoire. En 2022, les départements d’Outre-mer, ainsi que la Seine-Saint-Denis, Paris, le Nord, le Pas-de-Calais et les Bouches-du-Rhône sont les départements qui présentent les plus forts taux de coups et blessures volontaires enregistrés, avec plus de 6,5 victimes de 15 ans ou plus pour 1 000 habitants (contre 5,3 ‰ en moyenne nationale).
Les violences sexuelles toujours en hausse
Près de 85 000 personnes ont été enregistrées comme victimes de violences sexuelles en 2022. Un chiffre qui est certainement sous-estimé parce que toutes les victimes ne portent pas plainte.
Le nombre de violences sexuelles enregistrées par habitant en 2022 est identique en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie (1,5 %) et similaire à celui observé dans les
DROM (1,6 %).
Les vols avec armes augmentent alors que les vols violents sans arme diminuent
En 2022, 8 600 infractions pour vol avec armes (+2%) et 59 700 infractions pour vol violent sans arme (-4%) ont été enregistrées par la police et la gendarmerie nationale. Les vols avec armes enregistrés sont plus fortement concentrés dans les grandes agglomérations, en particulier dans les DROM où l’étude relate 3,1 infractions pour vol avec armes en Guyane pour 1 000 habitants contre 0,1 infraction pour vol en France.
Dans les Collectivités d’Outre-Mer, la délinquance augmente également
En 2022, la plupart des indicateurs de la délinquance enregistrés sont en augmentation aussi bien dans les collectivités d’Outre-mer, (c’est-à-dire à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, en Polynésie française ou encore à Wallis-et-Futuna) que dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM) et en France métropolitaine.
Les violences intrafamiliales enregistrées par les services de sécurité sont plus nombreuses dans les COM (6,5 ‰ habitants dans les COM contre 4,0 ‰ dans les DROM et 2,7 ‰ en France métropolitaine), mais les vols violents y sont moins fréquents que dans les DROM (0,7 ‰ contre 2,0 ‰ dans les DROM).
Hors infractions liées aux stupéfiants, pour chaque type d’actes enregistrés, la population de Nouvelle-Calédonie est plus exposée à la délinquance que celle de l’ensemble des COM en moyenne ou celle de la Polynésie française. S’agissant de l’usage ou du trafic de stupéfiants, l’exposition dans les COM y est voisine en 2022 de celle observée sur l'Hexagone.
En Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, les deux principales collectivités d’Outre-mer, les victimes de coups et blessures volontaires enregistrées ont augmenté en 2022 par rapport à 2021, sur des rythmes presque similaires en Polynésie française (+9 %), en Nouvelle-Calédonie (+8 %).
Cette hausse s’explique en premier lieu par la hausse du nombre de victimes de violences intrafamiliales enregistrées par la police et la gendarmerie nationale.