Insécurité - immigration clandestine : les élus mahorais demandent à l'Etat de déployer l'armée

Sébastien Lecornu a reçu ce mardi 1er septembre les élus de Mayotte pour évoquer notamment l'insécurité sur l'île. Ils ont demandé au ministre de faire intervenir l'armée pour stopper la violence qu'ils estiment liée à l'arrêt des expulsions des étrangers en situation irrégulière à Mayotte. 

Les élus et représentants du Président du Conseil départemental de Mayotte reçus ce mardi 1er septembre par le ministre des Outre-mer ont fait part de leur préoccupation face à la recrudescence de l'insécurité sur leur île. Une insécurité que l'association des maires lie à l'arrêt des expulsions d'étrangers en situation irrégulière à Mayotte, en raison notamment de la crise sanitaire du coronavirus. 

Une rencontre prolongée

Des propos qui rejoignent ceux du préfet de Mayotte qui avait indiqué sur Mayotte la1ère le 31 août que "Ça n'est pas politiquement correct de le dire, mais je le dis et j'assume mes propos: il y a un lien direct entre l'arrêt de l'éloignement et la flambée de violence, car il y a un sentiment d'impunité qui s'est installé". 

Cette rencontre avec le ministre prévue pour durer une heure et demie a finalement été prolongée de trente minutes. Le ministre n'a pas annoncé de mesures concrètes, mais s'est montré à l'écoute de la demande des élus pour que soit enrayée au plus vite cette insécurité. Des élus qui demandent notamment que l'armée puisse intervenir pour "montrer ses muscles et calmer ces délinquants".

Sébastien Lecornu qui ne s'est pas exprimé à l'issue de la rencontre a toutefois indiqué aux élus que deux conseillers vont se rendre prochainement à Mayotte pour se rendre compte de la situation, avant qu'une décision ne soit prise. 

Regardez le reportage au ministère des Outre-mer de Gervais Nitcheu et Denis Rousseau-Kaplan: 

©la1ere


Mayotte connaît une inflation de violences ces dernières semaines avec des affrontements entre bandes rivales à coup de machettes et de coupe-coupe, de cocktails molotov et de pneus enflammés. Des habitants ont été agressés et des forces de l'ordre et des pompiers attaqués. 

"Depuis le 16 mars (et le début du confinement lié à l'épidémie de coronavirus, ndlr) nous ne pouvons plus reconduire les étrangers en situation irrégulière dans leur pays", avait  expliqué le préfet. "Ce sont 13.000 personnes que nous aurions dû reconduire (...) et qui se livrent à des luttes territoriales, qui donnent lieu à une délinquance d'appropriation, parce qu'il faut bien qu'elles vivent, qu'elles trouvent une ressource. Donc nous subissons de plein fouet l'arrêt des éloignements", a-t-il notamment déclaré.

Le ministre des Outre-mer doit se rendre à Mayotte d'ici à la fin de l'année.