D'après une étude du ministère de l’Intérieur, la délinquance diminue globalement en 2020 Outre-mer comme dans l’Hexagone. Mais cette étude montre aussi qu'il existe de grandes disparités entre les territoires et que le taux de coups et blessures volontaires est plus élevé Outre-mer.
Le ministère de l’Intérieur a mis en ligne ce 28 janvier une première photographie de l’insécurité et de la délinquance pour l’année 2020 en France. Elle montre que dans le contexte de crise sanitaire, la plupart des indicateurs de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie reculent fortement en 2020 en France, que ce soit dans l’Hexagone ou Outre-mer.
Une nuance importante néanmoins : les coups et blessures volontaires ont augmenté partout en 2020 et restent plus élevés Outre-mer que dans l’Hexagone. C’est notamment le cas en Nouvelle-Calédonie où les violences sexuelles sont aussi à la hausse.
Cette étude dévoile également de nettes disparités entre les territoires ultramarins et en fonction des types de violences. Ce que vous pouvez découvrir de manière globale dans le graphique ci-dessous :
Coups et blessures volontaires : taux plus élevé que dans l’Hexagone
Concernant les coups et blessures volontaires, y compris dans le cadre intrafamilial, le taux de faits enregistrés par habitant est systématiquement plus élevé Outre-mer que dans l’Hexagone. Ce sont les services de sécurité de Guyane et de Nouvelle-Calédonie qui enregistrent les plus forts taux de coups et blessures volontaires par habitant, respectivement de 8,9‰ et 10,9‰, contre 4,0‰ dans l’Hexagone.
Par conséquent, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires augmente lui aussi, comme en Nouvelle-Calédonie où il est particulièrement à la hausse : +23,8 %.
Ce taux reste en revanche stable en Polynésie et en Martinique (respectivement -0,2 % et +0,2 %), alors qu’il diminue à Mayotte par rapport à 2019 (-9,3 %).
Quant au nombre de violences sexuelles, il est relativement proche entre chaque territoire : autour de 1,1 faits constatés pour 1 000 habitants en 2020, soit un niveau légèrement supérieur à celui enregistré dans l’Hexagone (0,8 ‰), même si le nombre de violences sexuelles enregistrées augmente moins fortement que dans l’Hexagone (+0,3 % contre +3,0 %).
Rapporté à 1000 habitants, ce taux est légèrement supérieur en Guyane (1,6 ‰) et inférieur en Guadeloupe (0,8 ‰).
Concernant le nombre de violences sexuelles enregistrées, il se replie à Mayotte et en Guyane de 9,1 % et 6,6 % respectivement, alors qu’il augmente fortement en Nouvelle-Calédonie de 8,0 %.
Vols violents : situation contrastée
En 2020, le nombre de vols violents par habitant est notamment moins élevé en Polynésie française, à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie que dans l’Hexagone et que par rapport aux autres territoires ultramarins.
A l'opposé, ce nombre est plus élevé en Guyane, à Mayotte et en Guadeloupe. En Martinique, les vols violents sont plus fréquents qu’en métropole, mais le sont moins que dans les autres territoires ultramarins considérés dans leur ensemble.
En évolution, le nombre de vols violents enregistrés dans les Drom-Com diminue en 2020 par rapport à 2019, de 9,4 %, soit deux fois moins que dans l’Hexagone (-19,0 %).
A Mayotte cependant, les vols violents explosent : +46,6 % en 2020 par rapport à 2019.
Moins de vols sans violence que dans l’Hexagone
Le nombre de vols sans violence pour 1 000 habitants est nettement inférieur Outre-mer (5,0 ‰) à celui de l’Hexagone (8,4 ‰).
La Réunion est le territoire qui enregistre le plus faible nombre de vols par habitant en 2020 (3,4 ‰) Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie la plus forte (7,4 ‰).
Sur un an, le nombre de vols sans violence enregistrés diminue Outre-mer, mais un peu moins fortement que dans l’Hexagone (-20,0 % et -24,0 % respectivement).
Pour information, c’est la Nouvelle-Calédonie qui enregistre la plus faible baisse de vols sans violence (-4,3 %) et la Martinique la plus marquée (-30,8 %).
Moins de cambriolages aussi
Le nombre de cambriolages pour 1 000 habitants enregistrés par les services de sécurité est moins élevé dans les cinq départements et régions d’Outre-mer (1,9‰) et en Polynésie française (1,5 ‰) que dans l’Hexagone (2,9 ‰). Ce n’est pas le cas en Nouvelle-Calédonie, où le taux de cambriolages est plus élevé (4,2 ‰).
Globalement, le nombre de cambriolages a diminué en 2020 par rapport à 2019, de 25,0 %, comme dans l’Hexagone. Il baisse plus fortement en Martinique (42,4 %) et en Polynésie française ( 37,1 %). En Guadeloupe, la baisse enregistrée en 2020 est plus modérée, de 5,1 %.