A 70 ans, Donald Trump prête serment ce vendredi sur les marches du Capitole, au coeur de Washington, pour succéder à Barack Obama et devenir le 45e président des Etats-Unis. Il y a huit ans, Me Jean-Claude Beaujour assistait à l’investiture de Barack Obama. Interview.
L’avocat guadeloupéen Jean-Claude Beaujour, natif des Abymes est le vice-président du cercle France Amériques. Ancien membre du comité France de soutien à Barack Obama, il donne ses impressions à La1ere.fr sur l'investiture de Donald Trump.
La1ere : Maître Beaujour, vous étiez présent à l’investiture de Barack Obama président il y a huit ans, comment voyez-vous l’investiture du président Donald Trump ?
Jean-Claude Beaujour : je me rappelle il y a huit ans exactement l'endroit où je me trouvais. L'inauguration américaine est très différente de la passation de pouvoir française entre deux présidents. Aux États-Unis, il y a une démarche institutionnelle puisque le président prête serment au Capitole, puis fait son discours d’investiture (12h heure locale-18h Paris). Ensuite, il y a un défilé, une parade et une fête. En 2009, Il y avait 4 millions de personnes pour l'investiture de Barack Obama à Washington.
Je dois vous avouer que cette fois-ci, je n'ai pas souhaité me rendre à l'investiture. A l’époque de Barack Obama, il y avait cette volonté de réunir l'Amérique qui tournait une page de son histoire. Je pense que les discours de Philadelphie (18 mars 2008) puis celui du Caire (A new beginning 9 juin 2009), n'avaient rien à voir avec les messages que délivrent Donald Trump.
J'ai hâte d'entendre le discours de Donald Trump, ce qu'il a à dire au monde est à l'Amérique. Il sera président des États-Unis et j'espère qu'il prendra conscience de la charge qui pèsera sur lui.
On s’attend à de nombreuses manifestations à Washington, l’ambiance sera totalement différente de celle qui a marqué l’investiture de Barack Obama en 2009.
Il ne faut pas s'attendre un grand chamboulement. Je séjourne régulièrement aux États-Unis, et il y a très souvent des manifestations anti Trump. Il n'y aura probablement pas 4 millions de personnes à Washington pour cette passation de pouvoir. On sera plutôt aux alentours de 2 millions.
Déjà, venir à Washington coûte excessivement cher, on ne peut pas circuler facilement, la ville est fermée. Même si on a un carton d'invitation, il faut arriver vers 5-6 heures du matin pour être sûr d'être placé correctement. Même les juges à la cour suprême dorment à Washington parce que la ville est quasiment bouclée, assiégée.
Sinon, je n'ai pas de doute quant au déroulement des opérations, le président est suffisamment bien gardé pour qu'il ne se passe rien. Lors de l'investiture, il y a une sorte de communion du peuple américain, le fait que tous les présidents se retrouvent, républicains ou démocrates, y contribue. Ce qui est désolant cette fois, c'est qu'un président ayant tenu un langage aussi brutal ne pourra pas créer cette forme d'unité, même si les anciens présidents seront là, sauf George Bush père qui est hospitalisé.
Cette passation de pouvoir risque d’être un peu triste car Donald Trump n'est pas vraiment l'ami des artistes…
Le président élu est un homme de médias donc il saura mettre de l'ambiance, ça je ne me fais pas d'illusion. C'est sûr il n'y aura pas un certain nombre d'artistes.
L'arrivée de Trump au pouvoir, est-ce globalement une très mauvaise nouvelle pour les Afro-américains ?
Tout d'abord, le président Trump a beaucoup surfé sur L'Obamacare. Or cette politique de santé visait à protéger les plus faibles, et donc notamment les Afro-américains. Pour moi, il y a un deuxième élément c'est la politique du logement qui est essentielle pour lutter contre toutes les inégalités et le fait qu'il ait nommé Ben Carson, son rival à la primaire républicaine, un Noir extrêmement conservateur radical, n’est paradoxalement pas une très bonne nouvelle.
Vous étiez présent à New-York lors de la victoire de Donald Trump, vous deviez nouer des liens avec la future administration ? Où en êtes-vous ?
Nous n'avons pas encore cherché. Vous l'avez remarqué le président Trump a été hésitant sur la constitution de son équipe. Des personnalités étaient controversées. Donc pour l'instant on attend. En tant que vice-président du cercle France Amérique, nous avons des relations avec un certain nombre de Républicains et il ne sera pas très difficile de renouer avec eux.
Donald Trump n'est pas un habitué de la politique, c'est un homme d'affaires. Ce sont des milieux avec lesquels nous n'avions pas particulièrement de contacts. Donc il va falloir tout construire. Je serai à Washington d'ici huit jours et donc on va se remettre travail.
Est-ce que vous pensez que l'arrivée de Donald Trump au pouvoir peut avoir des conséquences sur l'Outre-mer français ?
Normalement il n'a pas d'impact majeur puisque c'est la France qui mène en Outre-mer sa politique. Maintenant dans la sous-région il peut y avoir des changements. Quelle sera la politique américaine par rapport Haïti ? Est-ce que le président Trump va reprendre le dialogue avec Cuba ? Quelles seront les relations avec le Mexique et le Venezuela ?
Est-ce que la politique de Donald Trump à l'égard de l'Amérique centrale et de la Caraïbes peut provoquer une récession économique dans la région Caraïbe ? Oui je pense que sa politique peut avoir une incidence dans la région.
Concernant cette fois le Pacifique, Donald Trump veut remettre en cause les accords commerciaux. Si l'Amérique se retire dans le Pacifique il y a donc plus de place pour d'autres et notamment pour la Chine qui lorgne sur les réserves minières australiennes et calédoniennes.
La1ere : Maître Beaujour, vous étiez présent à l’investiture de Barack Obama président il y a huit ans, comment voyez-vous l’investiture du président Donald Trump ?
Jean-Claude Beaujour : je me rappelle il y a huit ans exactement l'endroit où je me trouvais. L'inauguration américaine est très différente de la passation de pouvoir française entre deux présidents. Aux États-Unis, il y a une démarche institutionnelle puisque le président prête serment au Capitole, puis fait son discours d’investiture (12h heure locale-18h Paris). Ensuite, il y a un défilé, une parade et une fête. En 2009, Il y avait 4 millions de personnes pour l'investiture de Barack Obama à Washington.
Je dois vous avouer que cette fois-ci, je n'ai pas souhaité me rendre à l'investiture. A l’époque de Barack Obama, il y avait cette volonté de réunir l'Amérique qui tournait une page de son histoire. Je pense que les discours de Philadelphie (18 mars 2008) puis celui du Caire (A new beginning 9 juin 2009), n'avaient rien à voir avec les messages que délivrent Donald Trump.
J'ai hâte d'entendre le discours de Donald Trump, ce qu'il a à dire au monde est à l'Amérique. Il sera président des États-Unis et j'espère qu'il prendra conscience de la charge qui pèsera sur lui.
On s’attend à de nombreuses manifestations à Washington, l’ambiance sera totalement différente de celle qui a marqué l’investiture de Barack Obama en 2009.
Il ne faut pas s'attendre un grand chamboulement. Je séjourne régulièrement aux États-Unis, et il y a très souvent des manifestations anti Trump. Il n'y aura probablement pas 4 millions de personnes à Washington pour cette passation de pouvoir. On sera plutôt aux alentours de 2 millions.
Déjà, venir à Washington coûte excessivement cher, on ne peut pas circuler facilement, la ville est fermée. Même si on a un carton d'invitation, il faut arriver vers 5-6 heures du matin pour être sûr d'être placé correctement. Même les juges à la cour suprême dorment à Washington parce que la ville est quasiment bouclée, assiégée.
Sinon, je n'ai pas de doute quant au déroulement des opérations, le président est suffisamment bien gardé pour qu'il ne se passe rien. Lors de l'investiture, il y a une sorte de communion du peuple américain, le fait que tous les présidents se retrouvent, républicains ou démocrates, y contribue. Ce qui est désolant cette fois, c'est qu'un président ayant tenu un langage aussi brutal ne pourra pas créer cette forme d'unité, même si les anciens présidents seront là, sauf George Bush père qui est hospitalisé.
Cette passation de pouvoir risque d’être un peu triste car Donald Trump n'est pas vraiment l'ami des artistes…
Le président élu est un homme de médias donc il saura mettre de l'ambiance, ça je ne me fais pas d'illusion. C'est sûr il n'y aura pas un certain nombre d'artistes.
L'arrivée de Trump au pouvoir, est-ce globalement une très mauvaise nouvelle pour les Afro-américains ?
Tout d'abord, le président Trump a beaucoup surfé sur L'Obamacare. Or cette politique de santé visait à protéger les plus faibles, et donc notamment les Afro-américains. Pour moi, il y a un deuxième élément c'est la politique du logement qui est essentielle pour lutter contre toutes les inégalités et le fait qu'il ait nommé Ben Carson, son rival à la primaire républicaine, un Noir extrêmement conservateur radical, n’est paradoxalement pas une très bonne nouvelle.
Vous étiez présent à New-York lors de la victoire de Donald Trump, vous deviez nouer des liens avec la future administration ? Où en êtes-vous ?
Nous n'avons pas encore cherché. Vous l'avez remarqué le président Trump a été hésitant sur la constitution de son équipe. Des personnalités étaient controversées. Donc pour l'instant on attend. En tant que vice-président du cercle France Amérique, nous avons des relations avec un certain nombre de Républicains et il ne sera pas très difficile de renouer avec eux.
Donald Trump n'est pas un habitué de la politique, c'est un homme d'affaires. Ce sont des milieux avec lesquels nous n'avions pas particulièrement de contacts. Donc il va falloir tout construire. Je serai à Washington d'ici huit jours et donc on va se remettre travail.
Est-ce que vous pensez que l'arrivée de Donald Trump au pouvoir peut avoir des conséquences sur l'Outre-mer français ?
Normalement il n'a pas d'impact majeur puisque c'est la France qui mène en Outre-mer sa politique. Maintenant dans la sous-région il peut y avoir des changements. Quelle sera la politique américaine par rapport Haïti ? Est-ce que le président Trump va reprendre le dialogue avec Cuba ? Quelles seront les relations avec le Mexique et le Venezuela ?
Est-ce que la politique de Donald Trump à l'égard de l'Amérique centrale et de la Caraïbes peut provoquer une récession économique dans la région Caraïbe ? Oui je pense que sa politique peut avoir une incidence dans la région.
Concernant cette fois le Pacifique, Donald Trump veut remettre en cause les accords commerciaux. Si l'Amérique se retire dans le Pacifique il y a donc plus de place pour d'autres et notamment pour la Chine qui lorgne sur les réserves minières australiennes et calédoniennes.