Irma : "L'État devrait faire davantage, mieux et autrement", selon Victorin Lurel

Victorin Lurel déplore "une véritable levée de bouclier de la part du lobby des opérateurs téléphoniques entendant poursuivre leur politique d'asphyxie..."
"L'État devrait à mon sens faire davantage, mieux et autrement" après le passage de l'ouragan Irma, a considéré dimanche l'ex-ministre des Outre-mer Victorin Lurel (PS), qui a estimé qu'"on aurait pu évacuer avant" les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, lors d'un entretien sur France Inter.
"Il faut plus de forces de sécurité, plus de moyens projetables dans les deux îles", a dit l'ancien président de la région Guadeloupe, en prenant modèle sur "ce qui a été fait dans la partie néerlandaise de l'île, avec des soldats, l'armée qui est dans tous les quartiers et qui contrôle". "Ça n'est pas le cas dans la partie française", a-t-il regretté, en appelant à l'intervention de l'armée sur les deux îles antillaises.

"Il faut des moyens, de la logistique, du transport"

"On me dit qu'il y a 410 gendarmes déjà sur place, ça n'est pas ce que constate la population", a-t-il dit, en admettant qu'il ne s'agissait toutefois que de "ressentis".

"Il faut des moyens, il faut de la logistique, il faut du transport" et "un bateau hôpital pour évacuer", a-t-il encore affirmé, en considérant que si l'État avait désormais "pris conscience des choses", il devait s'astreindre à "une meilleure communication".

M. Lurel, qui s'exprimait depuis Pointe-à-Pitre Guadeloupe, a par ailleurs rappelé qu'"un cyclone est prévisible", à la différence des tremblements de terre et que, dès lors, "d'aucuns pensent ici qu'on aurait pu évacuer, notamment les malades, avant le cyclone".

Polémique

"Au total, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, c'est 50.000 personnes, on peut gérer ça, on peut gérer ça mieux", a encore dit l'ancien député de la Guadeloupe.

Un début de polémique politique est apparu à Paris après que la présidente du FN, Marine Le Pen, a dénoncé des moyens "tout à fait insuffisants", et des insulaires "obligés d'organiser leur propre défense". Patrick Karam (LR), ex-président du conseil représentatif des Français d'outre-mer, a condamné les "défaillances du gouvernement".