IVG : Quels sont les obstacles qui empêchent encore aujourd’hui l'accès à ce droit en Guyane ?

IVG en Guyane : des nombreux obstacles persistent pour accéder à ce droit ©Outre-mer la 1ère
La liberté d'avorter inscrite dans la constitution française. 780 sur 925 parlementaires réunis en congrès à Versailles ont voté pour, hier. En Guyane, la pratique se heurte à de nombreux obstacles. Le territoire est pourtant celui où le taux d'IVG est le plus élevé de France.

Il y a plusieurs freins à l'IVG (interruption volontaire de grossesse) en Guyane comme la barrière de la langue, les droits à la Sécurité sociale, la religion ou la clause de confiance des médecins. Mais le premier frein reste le manque de professionnels sur le territoire pratiquant l'IVG.

Il y a un manque de professionnels sur le territoire et un grand turn-over. Pour pouvoir pratiquer l'IVG, il faut se conventionner avec le centre d'orthogénie, donc avec l'hôpital. Du coup, il faut quand même rester un petit moment sur le territoire. Il y a aussi la clause de conscience qui fait que les professionnels ne sont pas obligés, s'ils ne le souhaitent pas et sans avoir besoin de se justifier de faire des IVG.

Amandine Reinaud, Sage-femme en libéral

Autre frein majeur, les délais de rendez-vous, que ce soit pour une IVG médicamenteuse ou pour une IVG chirurgicale. 

Normalement, légalement on doit pouvoir donner un rendez-vous sous cinq jours aux patientes mais comme on a une grosse activité et qu'on manque de professionnels c'est parfois difficile de respecter les délais. Par conséquence, les délais s'allongent à l'hôpital. 

Amandine Reinaud,Sage-femme en libéral

Aujourd'hui un gynécologue, une sage-femme ou un généraliste peuvent réaliser l'IVG dès qu'ils ont signé une convention avec l'hôpital. Alors, existe-t'il des axes d'améliorations possibles dans la prise en charge.

Les axes d'améliorations, c'est continuer la sensibilisation, l'éducation et l'information auprès des jeunes et des moins jeunes sur tout ce qui concerne l'IVG et la contraception. 

Soraya Nicolaus, Sage-femme coordinatrice au centre de planification et d'éducation familiale

Le centre de planification et d'éducation familiale possède deux places d'urgence. L'an dernier, 182 IVG y ont été pratiquées. 

Un reportage de Vanessa Etienne et Abel Parnasse de Guyane la 1ère.

♦ Pour aller plus loin Les chiffres de l'IVG en Guyane

Retrouvez ici notre journal outremer.l'info du mardi 5 mars 2024 présenté par Kessi Weishaupt Tahi, également diffusé sur France 3 à 11h50.