"J’ai fait une erreur", reconnaît Kalash lors de son procès en appel pour détention d’arme

Kalash, mercredi 28 septembre, devant la cour d'appel de Paris.
L'artiste martiniquais Kalash était jugé pour détention d'arme, mercredi 28 septembre, par la cour d’appel de Paris. L’avocat général a requis douze mois de prison, dont six avec sursis. Kalash sera fixé sur son sort le 26 octobre.
Entouré de sa famille, ses proches, ses fans et ses deux gardes du corps, Kalash patiente devant les portes de la salle d’audience de la cour d’appel de Paris. Lunettes de soleil sur le nez, costume sombre, l’artiste martiniquais va être jugé en appel pour détention d’arme.

Six mois de sursis en première instance

Le 19 mai, en première instance, il a été condamné à six mois de prison avec sursis, mais le parquet a fait appel. Le procureur avait requis un an de prison ferme, assortie d'un mandat de dépôt qui aurait envoyé Kalash en prison à l’issue de l'audience.


L’arme d’un policier guyanais

"J’ai fait une erreur", reconnaît l’artiste face à la cour. Kalash explique avoir acheté une arme car il se sentait "menacé" depuis sa récente notoriété en métropole.

Cette arme a été retrouvée à son domicile en mai lors d’une perquisition dans une affaire de stupéfiants. Elle se trouvait dans une mallette qui aurait appartenu à un gardien de la paix guyanais radié de la police en 2013.

Des menaces

"Dix jours auparavant quelqu’un avait frappé à ma porte à 3h du matin, je reçois aussi des menaces via les réseaux sociaux", se justifie Kalash qui refuse de donner l’identité de la personne qui lui a vendu cette arme.

Kalash dit craindre pour sa sécurité "lors de showcase". "Il arrive que des artistes antillais soient menacés, certains membres de la communauté africaine n’acceptent pas notre évolution à Paris", affirme Kalash qui précise que des "gens en veulent à (son) argent" et lui demandent de "payer telle somme ou telle personne".

Face à ses "menaces de rackets", l’artiste de dance hall dit avoir même "renforcé sa sécurité avec des gardes du corps".


Six mois ferme requis

"Quand on se sent menacé, on dépose plainte, on ne s’achète pas une arme", souligne l’avocat général qui répète à plusieurs reprises avoir "regardé le blog de Kalash". "Toute une jeunesse vous suit, vous êtes un exemple, et vous avez une responsabilité de par votre notoriété", lui rappelle-t-il avant de requérir une peine de douze mois de prison, dont six mois avec sursis avec mise à l'épreuve et stage de citoyenneté.

Booba menacé lui aussi

Devant la cour, l’avocat de Kalash est revenu sur le fonctionnement du "milieu". "Si vous refusez une date de concert, vous risquez a minima d’être frappé", explique Eddy Arneton. Pour "mieux comprendre", il fournit à la cour une série d’attestations signées d’artistes tels que Booba. En 2007, la mère et le frère de Booba avaient été kidnappés, une rançon demandée. "J’ai été victime de tentative de rackets et de pressions diverses tout au long de ma carrière", explique Booba dans un écrit. "De nombreux artistes Antillo-Guyanais se font racketter une fois les portes de l'hexagone ouverte", affirme l'avocat de Kalash, attestations à l’appui.
 
Eddy Arneton, avocat de Kalash, à la cour d'appel de Paris.

Pourquoi le surnom "Kalash" ?

"Vous avez à juger ici la rançon du succès", conclut Eddy Arneton qui fournit à la cour des menaces de mort qu’aurait reçues l’artiste. "Enfin, reprend l'avocat, ça fait désordre de s’appeler Kalash lorsque l’on est jugé pour détention d’arme. Mais sachez que ce surnom lui a été donné à l’âge de 15 ans à cause de son débit de parole ! Ce surnom n’a rien à voir avec les armes", précise Eddy Arneton qui demande la même peine qu’en première instance, soit six mois de prison avec sursis.


Applaudi par ses fans après l’audience

La décision a été mise en délibéré au 26 octobre. Applaudi par une vingtaine de fans à la sortie de l’audience, Kalash les remercie, mais presse le pas pour quitter le palais de justice.

Pour ses fans le rendez-vous est pris au 26 octobre. "Quand je ne vais pas bien, j’écoute ses morceaux, ça m’aide, aujourd’hui c’est lui qui a des ennuis, alors je viens le soutenir", explique Lydie, 23 ans. "Nous ne sommes pas seulement là dans les bons moments, nous le soutenons aussi dans les épreuves", confie une autre jeune fille.