Il faudra attendre la mi-janvier pour savoir si oui ou non Christiane Taubira sera candidate à l'élection présidentielle de 2022. Sur ses réseaux sociaux elle annonce : "J'ai toujours dit que je prendrais mes responsabilités. Pour cela j'envisage d'être candidate à l'élection présidentielle de la République française." L'ancienne Garde des sceaux pose une condition à sa candidature, "je ne serai pas une candidate de plus. Je mettrai toutes mes forces dans les dernières chances de l'union."
Ce qui compte, c'est vous. ChT pic.twitter.com/ZSxVLpeaim
— Christiane Taubira (@ChTaubira) December 17, 2021
Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste (PS), qui milite pour l'organisation d'une primaire à gauche depuis quelques jours, a réagi à l'annonce de Christiane Taubira, lors d'une conférence de presse à la mi-journée : "Il y a une méthode pour s'unir et se rassembler, C'est bien sûr celle de la primaire. Ce qu'a dit Christiane Taubira ce matin valide cette idée." "D'abord débattons en transparence devant les Français et les Françaises. Travaillons avec l'ensemble des candidats de gauche à des sujets sur lesquels on nous attend et sur lesquels nous devons agir en urgence", ajoute la socialiste.
. @ChTaubira propose de nous unir.
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) December 17, 2021
J’ai offert ma candidature à un #ProjetCommun et à un candidat commun qui devra dire pour quel projet il veut gouverner le pays. La plus sérieuse voie du rassemblement est donc celle du projet commun. Réunissons nous et construisons ensemble. pic.twitter.com/80K3Z7pdIz
Pour Baptiste Ménard, adjoint au maire à Mons-en-Barœul et membre du bureau national du PS : "Je trouve que la démarche de Christiane Taubira, complète celle d'Anne Hidalgo et s'inscrit dans la volonté de rassembler, attendue par les sympathisants. Désormais, à quatre mois de la présidentielle, le défi pour la gauche c’est de passer des constats, aux combats communs pour les Français"
Une intervention "qui parasite la campagne"
De son côté, lors d'une conférence de presse, le candidat Yannick Jadot, d'Europe écologie les verts (EELV), affirme : "J'invite tous les progressistes, tous les humanistes à venir travailler avec nous (...) Si le parti socialiste veut organiser sa primaire le mois prochain, libre à lui. Moi, je ne retournerai pas dans une primaire". Sur France Bleu, le candidat a estimé que la démarche de Christiane Taubira "n'est pas à la hauteur des difficultés que rencontre notre pays."
Pour Thomas Kekenbosch, co-fondateur et élu du parti Génération.s, allié d'EELV : "Je n'ai pas vu sur le fond le début d’un programme. Ce n'est rien de plus qu'un discours sur des valeurs partagées, sans aucune proposition concrète. Les seuls qui veulent faire cette primaire ce sont les socialistes et Christiane Taubira. Aujourd'hui, il faut faire campagne, parler aux gens, parler de vrais sujets. Je regrette également la forme de cette intervention qui vient parasiter la campagne. Je tiens à rappeler que notre primaire était ouverte et on ne construit pas un programme en deux semaines."
Clémence, votante de la primaire EELV, est aussi mitigée par cette démarche : "Christiane Taubira est dans une position particulière. Cela fait plusieurs mois que des groupes de soutien à sa candidature sont lancés sans qu’elle ne soit candidate. Et là maintenant elle annonce qu’elle va peut-être y aller en janvier. En réalité c’est effectivement trop tard. On risque de se retrouver avec juste une candidature de plus à gauche."
Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a également réagi aux annonces de l'ex-garde des Sceaux. Selon lui, il n'y a "pas besoin d’un faux sauveur (sauveuse)". Philippe Poutou voit dans la candidature de Christiane Taubira une "illustration" que la gauche "se droitise".
Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France Insoumise, en campagne en Martinique a déclaré : "Battez-vous entre vous et laissez-moi tranquille, il ajoute, il y a une élection dans trois mois, vous croyez qu'on a le temps de faire un congrès du PS avant ?"
En pleine campagne à La Réunion, le candidat Fabien Roussel affirme devant les militants communistes : "Beaucoup de choses peuvent se passer en quatre mois. Certains peuvent annoncer leur candidature, d'autres peuvent la retirer. Cela ne sera pas mon cas", a rapporté l'AFP.
Taubira candidate potentielle ?Nouvelle illustration d’une pagaille-panique qui ne doit pas cacher que la « gauche » n’est pas seulement divisée, elle s’est surtout bien droitisée. Pas besoin d’un faux sauveur (sauveuse) mais d’un mouvement social profond pour changer la société.
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) December 17, 2021
"C'est le seul espoir"
"Pour moi l'annonce de Christiane Taubira, je l'attendais depuis longtemps. Je suis un peu frustrée de devoir attendre la mi-janvier pour avoir une réponse définitive sur sa candidature. Je pense que c'est une nécessité face à la division de la gauche, si on veut avoir une chance à la présidentielle, il faut se rassembler et elle seule a ce pouvoir", indique Perrine une sympathisante de gauche.
Tout simplement ! #Taubira2022 #Taubira pic.twitter.com/7Qo4le2azp
— Arthur Ltrte (@JFK081) December 17, 2021
De son côté Paola, sympathisante, elle aussi, se réjouit également de cette annonce. "Je suis contente de son annonce, je pense que c'est la seule opportunité pour que la gauche puisse arriver au second tour de la présidentielle. C'est le seul espoir de rassemblement pour la gauche et la symbolique est belle. En espérant qu'il y ait rassemblement et que ce ne soit pas une candidature supplémentaire, pour ne pas revivre le cauchemar de 2002."
Un proche de l'ancienne Garde des Sceaux confirme cet engouement face à "cette presque candidature." Selon lui, "cette stratégie permet de sonder l'opinion pour ne pas refaire certaines erreurs du passé. Christiane Taubira redonne de l'espoir. Elle est sincère et sa candidature serait favorable pour la nation." Aux critiques des élus hostiles à cette démarche, il leur répond : "Les Verts ont fait un choix qui est le leur. Chacun sait ce qu'il a à proposer aux citoyens. Elle incarne le renouveau politique et respecte toutes les composantes de la société."
Christiane Taubira a déjà été candidate malheureuse à la présidentielle en 2002, pour le parti radical de gauche (PRG) en remportant 2,32% des suffrages.