"Je suis tombé en amour pour cet archipel" : Jean Lebrun raconte Saint-Pierre et Miquelon

A Locuon, environ 150 personnes sont venues écouter l'historien originaire de Saint-Malo.
L’historien Jean Lebrun a partagé sa passion pour Saint-Pierre et Miquelon avec des Bretons lors du festival Lieux Mouvants. Une rencontre étonnante qui a séduit ceux, nombreux, qui ignoraient tout de l’archipel d’Amérique du Nord et ceux, plus rares, qui le connaissent par cœur.
Il revient tout juste de Saint-Pierre et Miquelon, "le centre de la terre" comme il dit. Mercredi, Jean Lebrun a survolé cinq siècles de l’histoire de l’archipel avec des curieux de Bretagne, à des encablures de son habituel micro de France Inter et de son émission La Marche de l’Histoire.

Cette fois, c’est assis sur une sculpture géante en polystyrène, face à environ 150 habitants de la région de Locuon, que l’historien a brossé le portrait de Saint-Pierre, Miquelon et Langlade. Il était l’invité d’une conférence organisée dans le cadre du festival Lieux Mouvants.
 

Je suis un peu tombé en amour pour cet archipel dont j'avais beaucoup entendu parler par les gens de ma famille
Jean Lebrun, historien, journaliste et producteur

 

Un lien fort avec l'archipel

"Ça a toujours été au centre de mon enfance, explique l'historien d'origine malouine. J’avais des parents paysans du côté de Saint-Malo, les paysans pouvaient devenir marins. Et puis, j’avais des marins qui appartenaient à des dynasties de pêcheurs qui étaient nés les pieds dans des bottes. Donc ma mère, mes oncles (…) m’ont toujours parlé de Saint-Pierre et Miquelon." 
 

Je viens de m'apercevoir que j'avais été conçu un 15 août dans une maison d'un terre-neuva et dans le lit d'un capitaine !
Jean Lebrun

 
A deux pas de la chapelle Notre-Dame de la Fosse, "Pépé", une sculpture en polystyrène allongée dans l'herbe, est l'oeuvre de l'artiste Jean Jullien.

Pendant 2h, le festival Lieux Mouvants a ainsi fait voyager son public jusqu’en Amérique du Nord. Depuis 5 ans, le président, Jean Schalit, et son équipe organisent ces événements pour acheminer la culture jusque dans des lieux reculés du centre-Bretagne, des lieux singuliers, chargés d'histoire. Ce jour-là, c'est dans une ancienne carrière gallo-romaine vieille de 2.000 ans, dans le Morbihan.
 

Un moment de partage

"Dans ces lieux, on fait venir ces gens de toutes professions, de toutes disciplines plutôt, décrit le président de Lieux Mouvants. On essaie de faire des rencontres inattendues, surprenantes. Jean Lebrun est quelqu’un que j’aime bien. (…) Et quand il parle d’un sujet, on est tous passionnés."

Après la conférence, les festivaliers s'attardent pour poser des questions. L'archipel interpelle, la vie dans ce bout de France d'Amérique du Nord intrigue. "Est-ce que les gens parlent uniquement français ou est-ce qu'ils utilisent aussi l'anglais?" demande une dame. Et le climat, alors? "Est-ce qu'il y a des saisons et un changement climatique comme chez nous?" s'interroge un autre festivalier. 
Jean Lebrun avec l'une des auditrices de sa conférence.
 
Jean Lebrun répond, secondé par Alexis Gloaguen qui prend volontiers le micro pour dépeindre l'archipel. L'écrivain et philosophe est aussi un expert en la matière, lui qui a vécu 18 ans à Saint-Pierre et Miquelon. Il fait partie des curieux venus écouter le célèbre historien. 
 

Saint-Pierre et Miquelon bientôt au patrimoine mondial de l'humanité? 

Alexis Gloaguen habite désormais à quelques kilomètres de Locuon. "J’ai trouvé ça formidable, explique-t-il, séduit par la performance de l'historien. J’ai trouvé qu’il était excellent. Tout ce qu’il a dit était d’une justesse totale, extrêmement précis. J’étais vraiment impressionné. Et j’ai trouvé qu’il parlait de choses dont on parle très rarement."

L'an dernier, Jean Lebrun s'est engagé dans une mission qui vise à faire candidater Saint-Pierre et Miquelon au patrimoine mondial de l'humanité pour son histoire intimement liée à celle des grandes campagnes de pêche à la morue. "C’est un lieu important parce qu’il a nourri le monde et il a nourri les pauvres du monde.

Regardez le reportage de France Ô : 
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