Jeux Paralympiques de Paris 2024. Para-haltérophilie : Alex Adélaïde, l’athlète sans limite

Le Guadeloupéen Alex Adélaïde a terminé 6ème de l'épreuve de para haltérophilie pour sa première participation.
En 2016, Alex Adélaïde avait participé aux Jeux Paralympiques de Rio en s’alignant sur les épreuves de para-athlétisme. Huit ans plus tard, à Paris, il revient dans une nouvelle discipline, l’haltérophilie. Ce mercredi 4 septembre, il était en lice pour la finale en -49 kilos à l’Arena de la Porte de la Chapelle à Paris.

Alex Adélaïde est un homme de défi. Dans sa première vie de sportif, on l’avait connu comme participant aux épreuves de para-athlétisme. Mais tel un caméléon, le Guadeloupéen se réinvente " J’aime beaucoup le sport et la compétition, et quand j’entreprends quelques choses, je veux tout le temps réussir". La réussite, il l'a connu en athlétisme avec notamment une médaille de bronze par équipe au relais 4x400 m lors des championnats du monde au Qatar en 2015. 

A 30 ans, Alex Adélaïde fait partie des neuf ultramarins qui partent ce jeudi pour les jeux paralympiques, à Rio.

Aujourd’hui, Alex Adélaïde est un para-Haltérophile, discipline qu’il pratique depuis deux ans. En 2023, le champion guadeloupéen a remporté une médaille de bronze par équipe au championnat du monde à Dubai 

Ce mercredi 4 septembre, à l'Arena de la Porte de la Chapelle à Paris, c'est tout naturellement qu'il s'est avancé dans la peau d'un outsider dans l'épreuve du para-développé couché. Entré directement en finale, il a voulu frapper fort dès le début en annonçant soulever sa marque record : 160 kilos. "C'est un concours, c'est celui qui lève le plus qui gagne. J’espérais faire 165, 170 ou plus. Les jeux, c'est tous les quatre ans, ce n’est pas le moment d’avoir regret " explique-t-il.

En tribune, il y a un mélange d’excitation et de pression dans les rangs de sa famille. "Allez mon frère, lève-moi ça, lève-moi ça" pousse son grand frère Jean-Charles. Prostrée dans son siège, sa grande sœur Corine est-elle envahie par le stress. "Je n’arrive plus à me concentrer, je suis sur stress. Je sais qu’Alex est un travailleur acharné, donc il mérite d’être médaillé", lâche-t-elle.

L'ensemble du clan Adélaïde présent en tribune pour soutenir Alex Adélaïde.

Un champion d’exception

Le Guadeloupéen réussi son premier essai à 160, mais ensuite les choses se corse pour le lui. Le second à 165 n’est pas validé pour un léger moment de faiblesse, et le troisième pareil. "Oh non"lâche sa belle-sœur en tribune. Les yeux de son frère deviennent humides, la pression et les nerfs retombent. Mais la déception est vite balayée dans le clan, notamment au vu du parcours d’Alex Adélaïde depuis sa naissance. "C’est incroyable ce qu’il fait, je connais son histoire en tant que sgrand frère et je peux dire que c’est immense, déclare Jean-Charles Adélaïde.

Savoir qu’ils sont là, ça permet de se transcender.

Alex Adélaïde

Voir toute sa famille venir pour le soutenir, c’est un moment de bonheur inestimable pour Alex Adélaïde, d’autant plus qu’il n’avait pas pu faire le déplacement à Rio en 2016 pour le soutenir. "Quand j’étais plus jeune, c'étaient mes grands frères qui faisaient du sport et moi, j'allais les encourager, aujourd’hui c’est l’inverse et ça me fait plaisir" se réjouit l’athlète.

Les retrouvailles d'Alex Adélaïde avec sa famille après son épreuve.

Classé finalement sixième de la finale, le guadeloupéen était fier de sa performance. "Je bats le record de France et mon propre record personnel, donc je suis content, dit Alex Adélaïde. Ce n’était pas facile de se qualifier pour ces Jeux, j’y suis arrivé et je fais maintenant partie des huit meilleurs au monde. Je ne peux être que fier". Après son troisième passage, Alex Adélaïde est sorti de l’arène la tête haute sous les applaudissements de sa famille et du public.