Le centre d’entraînement de Font-Romeu à 1850 mètres d’altitude. C’est là que Lara Grangeon nage six jours sur sept avant son départ pour Tokyo et le 10 km programmé le 4 août. Avec elle dans le bassin de cinquante mètres, Adeline Furst et Jean-Baptiste Clusman. La championne de France du 800 mètres nage libre et le champion d’Europe et champion du monde junior en eau libre l’aident à s’entraîner. Ce jour-là, ils nagent 10,4 km, une répétition de sa course.
"Lara, elle est assez habituée au niveau de l'eau libre à prendre les caps, à gérer le courant, l'eau froide, l'eau chaude. Elle ne lâche au rien, dans tous les cas, elle va aller au bout mais il faut qu'elle fasse attention à ne pas trop s'énerver, elle est un peu sanguine mais elle va gérer dans tous les cas", confie Jean-Baptiste Clusman qui se fait un plaisir de l’accompagner.
"L'aider, ce n'est pas nager à sa place, c'est toujours avoir quelqu’un en point de mire. C'est plus intéressant de sprinter à côté de quelqu’un que si on sprinte tout seul. C'est ce qui va se passer dans sa course. On n’est pas chacun dans une ligne d’eau. Ça risque de sprinter en groupe, de se retrouver à cinq, six pour toucher la plaque", explique Frédéric Barale, cadre technique à la fédération française de natation.
S’acclimater à Tokyo dans les Pyrénées
Outre les séances de nage et de musculation, Lara Grangeon enchaine les séances sur un tapis roulant dans la thermo-room. Dans cette tente aménagée au bord du bassin de cinquante mètres, il fait 35 degrés. Et le taux d’humidité atteint les 75 voire les 80%.
"Là on fait à peu près une heure de sport dans la même température et la même humidité que ce qu'on aura, pour essayer de s'acclimater, à une allure assez basse. On le fait deux fois par semaine, pour essayer de tout optimiser pour le jour J", explique Lara Grangeon.
Font-Romeu, un choix évident pour préparer les JO
Dans la ligne d’eau de Font-Romeu, la Calédonienne nage aux côtés de Federica Pelligrini, une des membres de l’équipe italienne de natation. Comme d'autres nageurs qualifiés pour les JO, elle se plait dans ce centre de ressources, d’expertise et de performance sportives (CREPS). Le symbole de ses débuts au haut-niveau.
J'ai décidé de partir quand j'avais 14 ans de Nouvelle-Calédonie. Et c'est ici que tout a commencé. J'ai connu des athlètes de haut niveau qui m'ont donné envie, qui m'ont donné la rigueur, la détermination. Du coup, je trouve que c'est important de revenir ici, surtout que c'est en altitude ça a énormément de bienfaits pour les épreuves d'endurance.
S'entrainer à 1850 mètres d’altitude permet d’augmenter la quantité d’oxygène transportée par le sang vers les muscles. “Plus vous montez, moins il y a d'oxygène dans l'air. Et l'organisme secrète beaucoup plus de globules rouges pour avoir autant d'oxygène qui va vers les cellules. L'oxygène c'est le carburant de nos muscles”, précise Frédéric Barale.
Si on ajoute aux deux camarades d’entrainement, un environnement bienveillant, et des séances planifiées à distance par Philippe Lucas, son entraineur, Lara va quitter l’Hexagone confiante. "Il y a des séries que j'ai fait ici que je ne me sentais pas capable de faire. Mais au final, avec cette ambiance, avec ces personnes autour de moi, on élève son niveau et je trouve que c'est ça qui est super".
Rendez-vous est pris le 4 août dès six heures trente du matin (heure de Tokyo) pour son 10 km en eau libre. Une première sur cette distance pour Lara Grangeon, qui est, entres autres, vice-championne d'Europe sur 25 km en eau libre. La spécialiste du 400 mètres quatre nages et du 200 mètres papillon a aussi récolté 52 titres de championne de France.
Kelly Pujar, Albane Lussien et Gilles Mazaniello ont suivi l'entraînement de Lara Grangeon juste avant son départ pour Tokyo :