JO-2024 : Tahiti rassuré, les épreuves de surf s'adapteront au site

Le site prévu à Tahiti pour les épreuves de surf des Jeux olympiques 2024 restera intact et gardera sa magie, a assuré une délégation du comité d'organisation Paris-2024 lors d'une visite conclue vendredi et destinée à lever les inquiétudes des habitants de Teahupoo.

Teahupoo, un petit village de la presqu'île de Tahiti situé aux antipodes de Paris, craignait des transformations irrémédiables. Il est désormais rassuré. "On avait peur de gros travaux d'enrochements et de remblais dans le lagon, de nouvelles routes: on est sereins, parce qu'il n'y aura rien de tout cela", s'est réjouie Cindy Drollet, présidente de Vai Ara o Teahupoo, une association de protection de l'environnement.


"On avait beaucoup d'exigences et je parle avec mon coeur: c'est une grande fierté d'accueillir ces JO", a confirmé Roniu Poareu, la maire de Teahupoo. Pour obtenir l'assentiment des habitants, le comité d'organisation s'est plié aux traditions et aux cérémonies d'accueil, avant de planter les drapeaux olympiques sur la plage. Il a assisté à un Orero (déclamation en tahitien) contant la légende de la princesse surfeuse Vehiatua et a écouté les habitants.

Adaptation au site


"C'est la première fois que les Jeux vont s'adapter au site, et non l'inverse", a insisté Anne Murac, en charge au sein de Paris-2024 de la coordination avec la Polynésie française, qui souhaite laisser "l'empreinte la plus minime qui soit". Les rares constructions, prévue pour la déroulement de l'épreuve, seront ainsi démontables. "C'est un grand luxe d'avoir à Tahiti ce patrimoine naturel encore sauvage et préservé, on veut le protéger et on restera vigilant", a mis en garde Cindy Drollet. Les inquiétudes portaient sur le village, mais aussi sur le spot de surf, qui abrite l'une des plus belles et plus puissantes vagues du monde.

"Certains yachts de luxe ont déjà commencé à vouloir réserver des emplacements : on va organiser l'espace maritime", a averti le président polynésien Edouard Fritch. "Il va falloir qu'on soit très attentifs, voire sélectifs, pour limiter l'accès du public au site de compétition", a renchéri Etienne Thobois, le directeur général de Paris-2024. 

"Ce site est magique"

 

Le ministre des Sports local, Heremoana Maamaatuaiahutapu, a de son côté proposé la création de plusieurs "fans zones" autour de Tahiti, pour accueillir les spectateurs avec des écrans géants pour suivre les épreuves. Paris-2024 a de nouveau défendu le choix de Tahiti pour les épreuves de surf : "Ce site est magique", s'est enthousiasmé Etienne Thobois: "Quoi de mieux que d'offrir aux athlètes une des plus belles vagues du monde?".

Les épreuves de surf "sont prévues dans la première semaine des Jeux olympiques, mais c'est la compétition et les conditions de vagues qui décideront: les facteurs météorologiques présideront aux jours de compétition",  a rappelé Etienne Thobois.

Le surf a fait ses grands débuts olympiques l'été dernier près de Tokyo et n'est  sans doute pas prêt de quitter le programme des JO : comme l'a rappelé le président polynésien, les trois prochains JO se disputeront dans des pays où ce sport est très implanté, avec Tahiti en 2024, Los Angeles en 2028 et Brisbane en Australie en 2032.