Judo : le Guadeloupéen Hélios Latchoumanaya rêve déjà des Jeux paralympiques

A 1000 jours des Jeux de Paris 2024, le judoka malvoyant médaillé de bronze à Tokyo n’a aucun mal à se projeter. Entretien.

Dans 1000 jours, Paris accueillera les Jeux paralympiques. Le judoka guadeloupéen Hélios Latchoumanaya, déficient visuel, a trois ans pour se préparer. Médaillé de bronze à Tokyo, il vise l'or en 2024. 

La 1ère : A trois ans du début des Jeux Paralympiques, tu te projettes déjà ?

1000 jours déjà ! On a à peine digéré les JO de Tokyo qu’il faut déjà repartir. La date des 1000 jours, c’est une date de départ, on se dit que là il faut reprendre les entrainements. Après, il y aura la date des J-100, et là ce sera le moment de peaufiner tout ce qu’on a mis en place avant. J’arrive déjà à me projeter. Quand je suis sorti des tatamis à Tokyo après la place de troisième, je pensais déjà à Paris. En fait, Paris j’y pense depuis un moment déjà et là on se dit qu’il reste que 1000 jours. Il va falloir être prêt, bien travailler.

La 1ère : On annonce des jeux Paralympiques exceptionnels à Paris, c’est ce qui est excitant ?

Je ne vais pas dire que ça va mettre une pression, puisque je ne marche pas à la pression, mais oui ça a l’air top. On a l’impression que la médiatisation, tout va être en ordre pour qu’on puisse avoir des Jeux Olympiques et Paralympiques le plus similaire possible. C’est motivant, c’est excitant et on a envie d’y être déjà.

C’est le meilleur moyen de mettre les projecteurs sur le handicap. De montrer à toutes les personnes, tous les enfants, et à tout le monde, et même toutes les personnes en situation de handicap que ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on ne peut pas faire de sport, qu'on peut arriver à un très haut niveau malgré son handicap. Il suffit juste d’être motivé et les jeux c’est le miroir de tout cela, c’est une fois tous les quatre ans et c’est là qu’on est mis le plus en valeur. C’est important de sensibiliser la population pour qu’il y ait plus d’intégration de personnes en situation de handicap dans les clubs sportifs. C’est une très belle vitrine pour ça les Jeux paralympiques.

La 1ère : Qu’est ce qui a changé pour toi depuis ta médaille de Bronze aux Paralympiques de Tokyo ?

(rires) Je suis un peu plus médiatisé, j’ai un peu plus "d’extra sportif" on va dire, de cérémonies, de sollicitations etc… Mais après j’essaie de garder la tête sur les épaules, et avec les objectifs que je me suis fixé, ça me motive pour aller aux entrainements de rester focus sur mon sport et de ne pas trop partir à droite à gauche avec tout ce qui est "extra sportif".

La 1ère : Quel souvenir gardes-tu de tes premiers Jeux paralympiques, ceux de Tokyo ?

Très bon souvenir franchement malgré la période qu’on traverse (crise sanitaire), je m’attendais à ce que ce soit pire mais en fait dans le village ça allait on pouvait se déplacer librement, du coup je garde un très bon souvenir des Jeux de Tokyo surtout qu’il y a une médaille au bout quand même ! Même si ce n’est pas celle que je voulais. Une médaille au bout pour mes premiers Jeux c’est génial et en plus j’ai fait de belles rencontres.

La 1ère : Comment imagines-tu Paris 2024 ?

(rires)  Encore plus beaux ! Parce que Paris c’est une très belle ville et là où vont se dérouler les épreuves, dans les monuments ou dans les belles salles  de Paris ça va être magnifique ! A Paris je pense qu’on pourra sortir du village, aller voir les autres sports sur les autres sites de compétitions, il y aura du public j’espère, ouais plus d’ambiance ce sera encore mieux !