A 39 ans, Ken Wong-Youk-Hong dédie sa passion pour la photographie aux sans-abris. Ce portraitiste amateur né en Guyane a réalisé près de 50 000 photos en 4 ans. Invité du festival du journalisme vivant à Couthures-sur-Garonne, il a présenté une trentaine de clichés. Portrait.
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Sur la place de la Cale, à quelques mètres de la Garonne qui borde Couthures-sur-Garonne, un public attentif. Sur scène, un photographe présente des portraits réalisés dans les rues de Bordeaux. Un échantillon de son stock : près de 50 000 photos en quatre ans. Sid, Johnny, Jonathan, Stéphanie… Ken Wong-Youk-Hong met un point d’honneur à citer chaque prénom, relate l’itinéraire de ceux qu’il appelle "ses amis de la rue".
A 39 ans, il est portraitiste amateur. Sa passion pour la photographie, Ken la dédie aux sans-abris. Né en Guyane de père guyanais d’origine chinoise et de mère martiniquaise, il était l’un des invités de la 2ème édition du festival du journalisme vivant à Couthures-sur-Garonne. (Regardez ici son portrait réalisé par France Ô).
Par hasard, il déclenche son premier clic pour Titi, un sans-abri. Ce dernier lui demande une photo de lui et sa chienne qu’il croit malade. Il ne le sait pas encore. Elle est simplement enceinte. Un déclic qui fait naitre une vocation : Ken décide de rendre hommage aux sans-abris.
Sur Facebook, le photographe autodidacte crée un page nommée "l’œil de Ken". Le principe : un portrait par jour, en noir et blanc et une légende pour donner un prénom à ceux qui se sentent invisibles. "A Bordeaux, il y a plus de 3000 personnes qui vivent à la rue. C’est énorme. J’avais envie de montrer cette facette réelle et réaliste de Bordeaux. Bordeaux, ce n’est pas que cette ville touristique connue à travers le monde. C’est une ville qui laisse une partie de sa population à la rue. Je veux montrer que la Belle Endormie est aussi aveugle sur certains sujets".
Grâce au bouche-à-oreille, sa page Facebook est rapidement repérée par les familles de sans-abris qui l’utilisent pour renouer des liens parfois distendus. Ken se fait lui aussi un prénom. Les personnes à la rue le surnomment "le photographe".
Un EPHAD lui commande une quarantaine de portraits rassemblés dans un recueil Les Glycines, paru l’an dernier aux éditions Passiflore. S’il continue à sillonner la région, Ken pense déjà à d’autres projets. "Travailler sur des thèmes sociaux sur la violence domestique, sur l’abandon, sur le handicap… ", nous confie-t-il. Toujours avec élégance et pudeur, sans misérabilisme.
A 39 ans, il est portraitiste amateur. Sa passion pour la photographie, Ken la dédie aux sans-abris. Né en Guyane de père guyanais d’origine chinoise et de mère martiniquaise, il était l’un des invités de la 2ème édition du festival du journalisme vivant à Couthures-sur-Garonne. (Regardez ici son portrait réalisé par France Ô).
"La rue prend la parole"
A 39 ans, Ken Wong-Youk-Hong côtoie des personnes sans domicile fixe à Bordeaux, la ville où il réside. Des échanges qu’il entame après un deuil. "J’ai perdu ma grand-mère qui m’était très chère il y a quatre ans et demi. Je me suis dit : tu souffres. Tes proches ne vont pas comprendre ta souffrance. C’était faux bien sûr. Mes proches étaient là pour moi. Je me suis dit : avec qui peux-tu parler de ta souffrance ? Et (…) si j’allais voir des gens qui souffrent ? Peut-être qu’ils me comprendront. Je suis allé vers les gens à la rue où la souffrance est réelle et bien plus forte que la mienne", confie-t-il sur la scène du festival à l’ombre des platanes.Par hasard, il déclenche son premier clic pour Titi, un sans-abri. Ce dernier lui demande une photo de lui et sa chienne qu’il croit malade. Il ne le sait pas encore. Elle est simplement enceinte. Un déclic qui fait naitre une vocation : Ken décide de rendre hommage aux sans-abris.
Une page Facebook
Responsable d’un corner dans un grand magasin bordelais pour une marque de prêt-à-porter haut de gamme, Ken ne quitte plus les sans-abris.Sur Facebook, le photographe autodidacte crée un page nommée "l’œil de Ken". Le principe : un portrait par jour, en noir et blanc et une légende pour donner un prénom à ceux qui se sentent invisibles. "A Bordeaux, il y a plus de 3000 personnes qui vivent à la rue. C’est énorme. J’avais envie de montrer cette facette réelle et réaliste de Bordeaux. Bordeaux, ce n’est pas que cette ville touristique connue à travers le monde. C’est une ville qui laisse une partie de sa population à la rue. Je veux montrer que la Belle Endormie est aussi aveugle sur certains sujets".
Grâce au bouche-à-oreille, sa page Facebook est rapidement repérée par les familles de sans-abris qui l’utilisent pour renouer des liens parfois distendus. Ken se fait lui aussi un prénom. Les personnes à la rue le surnomment "le photographe".
Guyane et Martinique
"Ma mère est martiniquaise, mon père est guyanais. Mes parents ont tous des ascendances différentes. Mon père a des origines chinoises. Je me sens enfant de la mixité. (...) De 15 à 18 ans, j’ai vécu dans un quartier populaire. Mon parcours, mon enfance, mon parcours d’adolescent ont construit ma vision de la photo. J’ai côtoyé différentes cultures. (...) Je pense que ça me permet d’avoir une ouverture sur le monde", explique-t-il.Un premier livre en 2015
En 2015, paraît Comme une ombre dans la ville, son premier livre aux éditions Passiflore. Ses droits d’auteur sont reversés à Mille cœurs d’enfants, une association qui collecte et envoie du matériel scolaire dans des pays francophones comme Madagascar.Un EPHAD lui commande une quarantaine de portraits rassemblés dans un recueil Les Glycines, paru l’an dernier aux éditions Passiflore. S’il continue à sillonner la région, Ken pense déjà à d’autres projets. "Travailler sur des thèmes sociaux sur la violence domestique, sur l’abandon, sur le handicap… ", nous confie-t-il. Toujours avec élégance et pudeur, sans misérabilisme.