Kevin et Nicolas Oualli, deux "alchimistes horlogers" guadeloupéens qui croient en leur rêve

Nicolas et Kevin Oualli
Tout est parti d'un rêve. Dans son sommeil, Kevin Oualli, ingénieur en informatique, se voit aux côtés de son frère manipuler une montre au design interchangeable. Un rêve si précis qu'il n'aura plus qu'une seule idée en tête, développer le concept. 
"Fait de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité", cette citation d'Antoine de Saint-Exupéry prend tout sens avec Kevin Oualli. "En 2012, j'ai fait un rêve. Je me voyais avec mon frère en train de manipuler une montre qui avait un design interchangeable". Ce rêve aurait pu rester en l'état, mais le jeune ingénieur informatique est très spirituel, il croit aux signes de la vie.

Ce rêve était tellement précis que je me suis dit qu'après tout, je n'avais rien à perdre et je me suis lancé dans l'horlogerie


©la1ere

Kevin effectue une première recherche sur internet et s'aperçoit que ce concept n'existe pas. Il se rapproche alors de professionnels de l'horlogerie pour se rassurer ou du moins se convaincre qu'il ne fait pas fausse route.

L'un d'eux m'a fait part de son étonnement que la marque Swatch n'ai pas pensé à ce concept d'interchangeabilité. Ca nous a confortés dans l'idée qu'on tenait le bon bout


Le jeune ingénieur embarque dans cette aventure son frère Nicolas et, après quatre années de travail intense, mais aussi de moments de doutes, ils obtiennent le 20 octobre 2017 une attestation de brevet d'invention.

Au mois de septembre dernier, ils se rendent à Hong Kong pour rencontrer des fournisseurs et des fabricants. Là-bas, ils font une rencontre qui va s'avérer décisive avec le délégué général de la chambre française d'horlogerie. Séduit par leur création, Patrice Besnard les invite à une réunion de jeunes créateurs à Paris, mais surtout leur propose d'exposer au salon de mondial de l'horlogerie et de la bijouterie à Bâle en Suisse. "C'est vrai qu'il existe déjà des bracelets détachables, mais je crois que la façon dont ils ont conçu leur brevet est intéressante, ça permet de redéployer le bracelet." 

Au salon "Baseworld", Kevin et Nicolas ont pu tester leur invention auprès des professionnels. "Ca intéresse", affirme Kevin, qui ajoute, "il y a un engouement pour ce concept, c'est très positif". Les deux frères multiplient les rencontres et se constituent un réseau. 

 

Croire en ses rêves 

"Nous avons parié sur nous", explique Nicolas Oualli, qui ajoute, "nous nous sommes autofinancés sans l'aide d'une banque, donc la première chose que chacun doit faire c'est de croire en ses rêves, une fois que l'on y croit, on peut bâtir des choses dont on a même pas idée." 

Pour ces deux frères, l'aventure ira jusqu'au bout avec le lancement en septembre de la montre Halchimy, référence au célèbre livre de Paulo Coelho qui raconte l'histoire d'un jeune berger qui a fait un rêve dans lequel il devait aller chercher son trésor. Kevin et Nicolas sont convaincus d'avoir trouvé le leur.