Le virus Zika est "plus inquiétant" que prévu, ont affirmé plusieurs responsables des autorités sanitaires américaines demandant avec force au Congrès de débloquer des fonds supplémentaires pour la recherche. Toutefois, d’autres experts européens pensent qu’il ne faut pas paniquer.
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L'administration Obama a demandé en février au Congrès, dominé par ses adversaires républicains, 1,9 milliard de dollars pour la recherche d'un vaccin et d'antiviraux contre l’épidémie de Zika en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Existe-t-il un réel risque pour l'Europe? "Non, je ne le pense pas", a déclaré Jean-Paul Stahl, expert des maladies infectieuses au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble en France. "Le vecteur (le moustique) est présent dans les régions méditerranéennes, mais nous n'avons pas le virus. Pas encore", a-t-il précisé. Il y a un risque que "quelques petits foyers" se développent autour d'un cas importé, a-t-il ajouté, "mais je ne pense pas, à ce stade, que le virus s'installe en Europe".
Complications du virus
Transmis par la piqûre des moustiques Aedes aegypti, présent en Amérique latine et dans les Caraïbes, le virus Zika est tenu pour responsable de nombreux cas de malformations congénitales chez les nourrissons, notamment la microcéphalie (malformation de la boîte crânienne) et de maladies neurologiques rares chez les adultes.Un virus "plus inquiétant" que prévu
"Nous devons absolument être prêts. Tout ce que étudions sur ce virus semble être un peu plus inquiétant que ce que nous pensions initialement", a déclaré le Dr Anne Schuchat, directrice adjointe des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), lors du point de presse quotidien de la Maison Blanche. "Nous continuons à apprendre chaque jour (sur le virus). Et la plupart de ce que nous apprenons n'est pas rassurant", a poursuivi le Dr Anne Schuchat.De l'argent pour la recherche
Insistant sur la nécessité de débloquer rapidement des fonds, le Dr. Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a souligné l'étendue des recherches restant à mener sur "ce virus très étrange". "J'ai dû prendre l'argent initialement dédié à d'autres recherches, nous ne pouvions attendre", a-t-il expliqué, tout en soulignant que cela restait "insuffisant""Lorsque le président a demandé 1,9 milliard (de dollars), nous avions besoin de 1,9 milliard", a-t-il insisté.Zika à Porto Rico
L'archipel américain de Porto Rico, dans une situation économique très difficile, pourrait compter des centaines de milliers de personnes contaminées par le virus d'ici la fin de l'année, selon les autorités sanitaires américaines.Arrivée du Zika en Europe ?
Avec l'été qui approche, le Zika pourrait par ailleurs se frayer un chemin vers l'Europe, ont averti lundi des experts réunis à Amsterdam, mais les infections dues à ce virus y seront localisées et de courte durée. Il n'y a aucune raison de paniquer et il serait inutile de dépister systématiquement les voyageurs au retour d'un pays où sévit l'épidémie, selon des médecins et des scientifiques participant à la conférence européenne sur les maladies infectieuses.Maladie virale begnine
"Le sud des États-Unis et l'Europe méridionale sont à risque", a expliqué à l'AFP Eskild Petersen, professeur de médecine tropicale à l'université danoise d'Aarhus en marge de la conférence. Cependant, il a souligné que le risque de transmission ne devait pas être exagéré. "C'est une maladie qui, dans la grande majorité des cas, est une maladie virale bénigne." De rares cas de transmission du virus par voie sexuelle ont déjà été enregistrés.La crainte du moustique tigre
En Europe, la menace potentielle provient de l'Aedes albopictus (moustique tigre),qui a commencé à se répandre en Europe du Sud il y a environ 25 ans. La transmission du virus par le moustique tigre a été démontré en laboratoire mais pas encore chez l'homme.Existe-t-il un réel risque pour l'Europe? "Non, je ne le pense pas", a déclaré Jean-Paul Stahl, expert des maladies infectieuses au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble en France. "Le vecteur (le moustique) est présent dans les régions méditerranéennes, mais nous n'avons pas le virus. Pas encore", a-t-il précisé. Il y a un risque que "quelques petits foyers" se développent autour d'un cas importé, a-t-il ajouté, "mais je ne pense pas, à ce stade, que le virus s'installe en Europe".