Les enfants scolarisés en primaire et au collège ne sont pas assez vaccinés à Mayotte. C'est la conclusion que tire Santé publique France après l'enquête sur la couverture vaccinale dans le 101ᵉ département français effectuée en 2019. "Les statuts vaccinaux des deux classes d'âge les plus élevées [chez les enfants] sont largement insuffisants avec seulement 41,4 % des 7-11 ans à jour pour au moins 8 des 12 valences testées et un quart (24,7 %) des 14-16 ans", est-il écrit dans le document.
Le retard est notamment très marqué en ce qui concerne la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche. Les résultats sont "alarmants", ont souligné l'ARS de Mayotte et Santé publique France dans un communiqué.
Si les vaccinations ROR [rougeole, oreillons et rubéole] et Hépatite B sont globalement satisfaisantes (couverture vaccinale supérieure à 80 %), les rappels à effectuer après l’âge de 2 ans (rappels DTP-Coq [diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche] de 6 ans et de 11-13 ans) sont particulièrement peu respectés. De même, les vaccinations méningocoque C et pneumocoque tardent à se mettre en place sur le territoire.
Santé publique France et ARS Mayotte
Potentiels foyers épidémiques
C'est pourquoi au premier semestre 2023, en collaboration avec le rectorat du département, une vaste campagne de rattrapage va être lancée dans les écoles primaires et les collèges de Mayotte. "Une consultation médicale d’évaluation du statut vaccinal sera proposée à tous les enfants, précise l'ARS. Les vaccins proposés sont ceux inscrits dans le "calendrier vaccinal" français et que les élèves, munis de leur carnet de santé et d’une autorisation parentale, seront encore en âge de recevoir."
L'enquête sur la couverture vaccinale réalisée en 2019 montre néanmoins que le taux de vaccination des plus jeunes (2-5 ans) se rapproche des taux nationaux. Les écoles maternelles ne seront donc pas visées par cette nouvelle campagne de santé publique.
L'ARS et Santé publique France soulignent l'importance d'augmenter l'immunité des enfants mahorais : "L’existence de groupes non immunisés constitue des foyers épidémiques potentiels (...). Les cas de diphtérie sont en augmentation, et Mayotte a connu une sévère épidémie de coqueluche en 2018".
Une phase test de cette campagne de rattrapage vaccinal doit être effectuée à la fin du mois de novembre pour "ajuster les protocoles et garantir le succès de l’opération", ont précisé les autorités sanitaires.