L'armée promet des sanctions contre plusieurs militaires néonazis, dont l'un a publié une vidéo d'enfants guyanais faisant le salut nazi

Ce sont des cas isolés, mais il y aura une enquête et des sanctions, promet la ministre des Armées. Médiapart a révélé plusieurs cas de militaires qui affichent des opinions néonazies. L'un d'eux a publié une vidéo d'enfants guyanais à qui il fait faire le salut nazi.

"Je condamne fermement toutes les expressions d’une idéologie haineuse et barbare. Elles n’ont pas leur place dans nos armées". C'est la réaction de Florence Parly, ministre des Armées, mercredi 17 mars, à la suite de la publication par Mediapart d'une enquête très documentée sur les dérives néonazies de certains militaires dans l'armée française. 

 

Une vidéo choquante

Lundi 15 mars, le site d'investigation Mediapart a publié une enquête (lien sur abonnement par ici) très documentée intitulée "Une filière néonazie au sein de l’armée française". Mediapart a identifié une cinquantaine de cas de militaires néonazis. "Des hommes qui n’hésitent plus à afficher leurs convictions à l'intérieur de leurs casernes ou lors de missions menées par l’armée française", explique le site. 

Parmi les documents révélés, une vidéo qui figure sur le compte Instagram d'un légionnaire. Tournée en Guyane, selon Mediapart, cette vidéo montre quatre enfants guyanais incités par le militaire à faire le salut néonazi en répétant à tue-tête "Sieg Heil". Le journaliste de Mediapart Sébastien Bourdon, publie cette vidéo dans un thread sur Twitter, dans lequel il explique que, bien entendu, ces jeunes enfants ne comprennent pas la portée de ce geste que, selon toute évidence, quelqu’un leur a demandé d’effectuer. Sous la vidéo, le militaire de la Légion étrangère originaire d'Ukraine poste, en russe, le mot "aryens". 

 

Le site d'investigation présente d'autres documents, comme des messages sur les réseaux sociaux à la gloire de la Waffen-SS ou du franquisme, ou encore des photos devant des drapeaux barrés de la croix gammée. 

"Des cas isolés"

La ministre des Armées Florence Parly promet donc une enquête interne et des sanctions contre les militaires incriminés. Elle affirme toutefois qu'il ne s'agit pas d'une filière néonazie organisée, mais plutôt d'individus isolés. "Ces cas déviants isolés ne doivent cependant pas entacher l’honneur de nos militaires", souligne la ministre.