L’athlète martiniquo-réunionnais Ludovic Oucéni prend le leadership du 400 mètres en France

Selfie de l'athlète martiniquo-réunionnais Ludovic Oucéni dans la Halle Joseph Maigrot à l'INSEP.
21 ans seulement. Et déjà une participation olympique au compteur. Tout va très vite pour Ludovic Oucéni. Dernier exploit en date : le record de France espoir du 400 mètres en salle. Attention, ce n’est qu’un début. Le Martiniquo-Réunionnais vise Paris 2024 et tous les rendez-vous qui précèdent.

"L'athlé occupe tout mon cerveau." Le décor est planté. D'entrée. Ludovic Oucéni a une passion. Une seule. Et après demain ? "Je ne sais pas encore. J'y réfléchis. Je cherche ma voie." À tout juste 21 ans, le Martiniquo-Réunionnais est déjà un professionnel de l'athlétisme. Spécialiste du tour de piste. Membre de l'équipe de France. Devenu incontournable.

Avec tout de même une particularité bien à lui : Ludovic apprend le portugais. "C'est sûrement à cause de ma fascination pour le Brésil : Neymar, le foot, le PSG et bien sûr, toute la culture brésilienne." En mars 2020, quand l'INSEP doit fermer suite à la pandémie, l'athlète se lance dans l'apprentissage de la langue. "J'ai commencé tout seul. Forcément. Puis avec un professeur à partir de septembre 2020. J'adore l'accent portugais."

Alors… estas são as gerações de Ludovic Oucéni !

Traduction : voici l'histoire de Ludovic Oucéni !

 

L'espoir tricolore le plus rapide

Si Ludovic ne parle pas encore portugais couramment, il s'exprime déjà très bien dans un autre registre : celui des performances sur la piste. Début d'année 2022 tonitruant. Et pour cela, merci… La Réunion ! "Je suis parti en stage là-bas en décembre. Une belle session de travail à l'Étang-Salé. Je suis originaire de Sainte-Marie par mon père. J'ai donc pu passer les fêtes de fin d'année avec ma famille réunionnaise. Un vrai beau cadeau."

Lorsqu'il revient dans l'Hexagone le 12 janvier dernier, Ludovic Oucéni n'éprouve aucune fatigue. Juste une grande motivation. "J'avais les jambes. Je sentais que j'allais faire un truc." Une première sortie sur 400 mètres dans une compétition régionale à Eaubonne. 46 secondes 90. Record personnel. Avant le meeting de Lyon. Puis retour à Eaubonne pour un meeting Île-de-France. Les chronos s'affolent. 46 secondes 40. Nouveau record de France espoir. "Je ne pensais pas faire ça. J'ai battu le record de France de Fabrisio Saïdy ! Ceci étant, j'ai écrit sur les réseaux sociaux : 'ça reste dans la famille'. Car Fabrisio est non seulement un partenaire d'entraînement, mais il est aussi comme un frère pour moi."

 

Les yeux écarquillés à Tokyo

L'été dernier, Ludovic Oucéni était au Japon. Premiers Jeux Olympiques. En tant que membre du relais tricolore du 4 fois 400 mètres. "Assurément, la plus grande expérience de ma carrière à ce jour," précise-t-il. Ludovic a observé. "Un peu trop sans doute." Ludovic a appris. "Chez moi, l'excitation et l'envie étaient bien plus importantes que le stress ou la pression. Je reste tout de même déçu par notre résultat. Car je suis persuadé qu'on pouvait aller en finale. Mais rassurez-vous, dans deux ans à Paris, nous serons prêts !"

Dans deux ans, le Martiniquo-Réunionnais sera peut-être aussi moins subjugué par le décorum olympique. "J'ai eu la chance de rencontrer le Sud-Africain Wayde Van Niekerk, champion olympique à Rio. Ce n'est pas rien." Ludovic a désormais son rond de serviette à la table des grands. Il doit s'y faire. "Tokyo m'aura appris ça. Je me souviendrai toute ma vie, du stade d'échauffement. À ma gauche, je voyais la tente des Jamaïcains avec Yohan Blake qui en sortait. À ma droite, les Américains avec Allyson Felix. À peine douze ans plus tôt, je rêvais en regardant toutes ces stars à la télévision…"

L'athlète martiniquo-réunionnais Ludovic Oucéni dans le relais 4 fois 400 mètres aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021.

 

Rester sur une pente ascendante

Avec le record de France espoir du 400 mètres en salle, Ludovic Oucéni possède le chrono tricolore le plus rapide en ce début d'année. De quoi en faire un favori logique des prochains championnats de France à Miramas (26 et 27 février). Le jeune champion tient pourtant à nuancer : "Les résultats des championnats de France reflètent rarement les bilans chronométriques. Je refuse de me mettre une pression inutile. Depuis 2020, j'ai toujours été en finale. Je sens que j'ai les jambes. Si mes chronos continuent à descendre cet hiver, tant mieux. Sinon, ce sera pour l'été."

Il est vrai que l'agenda des athlètes ne manque pas de grands rendez-vous d'ici aux prochains JO de Paris 2024. "Des Mondiaux aux États-Unis et des Europe à Berlin, l'été prochain. De nouveau des championnats du monde à Budapest en 2023. Il y a effectivement de quoi s'éclater." Ludovic Oucéni s'entraîne à l'INSEP. Au sein d'un groupe d'élite surnommé V4. On y retrouve le Réunionnais Saïdy ou le Guadeloupéen M'Baye. Marc Vecchio orchestre l'ensemble. Et ça joue juste et fort. "Dans le groupe, tout le monde prépare Paris 2024. On veut chacun, une qualification en individuel. Et pourquoi pas un relais tricolore 100 % V4 en 2024 ? Ce serait top, non ?"

La fameuse Team V4 avec de gauche à droite : Jack Olivier, Fabrisio Saïdy, Ludovic Oucéni, Téo Andant et Lidji M'Baye.